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19 mai 2022

Volet 7 du blog pour le SC en 2022

L'évolution du conflit en Ukraine prenait 3 mois après les hostilités, des accents encore plus inquiétants que les premiers mois, car les conséquences nous montraient chaque jour, qu'elles se rapprochaient.

Cependant, dans le même temps en France, les préoccupations majeures de presque tous les Français(e)s sont resté le pouvoir d'achat, et l'interrogation sur les nouveaux prix de l'énergie.

Ces inquiétudes légitimes associées à l'outil de prévention que seront les ateliers de la précarité énergétique, m'incite pour plusieurs raisons, à mettre prochainement en place, un blog sur la précarité énergétique, qui deviendra une source de solutions efficaces.

Ce blog bascule donc sur un autre blog qui pourra être consulté dès les jours prochains, à l'adresse sur Internet  suivante : "http://precaritenegie.canalblog.com"

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19 mai 2022

Volet 6 du blog pour le SC en 2022

Ce volet qui débute au second trimestre de l'année 2022, fait suite au 4e de ce blog. Cette nouvelle situation se mêlait à la déconvenue subie, quelques semaines avant. En effet, depuis le second mois d'une année qui bouleverse tous nos repères de jadis, je devais constater que cette nouvelle année marquait la fin d'une époque, et le début d'une autre.

En effet, néanmoins, je ne peux oublier que ce que nous allons bientôt vivre tous, se situe dans l'entrée d'une période qui sera très vite différente de celle où j'ai vécu jusqu'à aujourd'hui.

Toutefois pour moi, toutes mes expériences m'ont permises de comprendre que seule l'éducation permet à un peuple, quel qu'il soit, de s'élever et plus ou moins, de maitriser son destin. De plus, cette forme de nourriture, aussi importante que celle dite "vitale", lui est complémentaire et lui permet souvent d'atteindre un niveau de connaissance insoupçonné.

Dans autre registre, j'ai conscience d'avoir vécu une époque formidable. Je me souviens des constantes & nombreuses évolutions marquantes des équipements familiaux, jusqu’à ce jour, mais aussi les premiers pas de l'homme sur la lune en 1969, les conséquences heureuses de l'élection de François Mitterrand comme Président de la République française en 1981, dont l'arrivée des radios libres, l'effondrement du Mur de Berlin en 1989, et ses conséquences, la mise en circulation d'une monnaie unique dans plusieurs pays européens en 2002, etc…, mais aussi ce qui est plus triste, l'assassinat du Président américain JF. Kennedy en 1963, qui ce jour-là a profondément modifié la face du monde, les attentats du 11 septembre 2001 aux USA, qui ont eu d'importantes conséquences, dans le monde entier, plus récemment, les attentats djihadistes qui menacent toujours un peu partout, et plus près de nous, la pandémie de 2020. Cette liste très réduite sont autant de faits internationaux qui ont souvent eu des conséquences importantes à travers le monde, que j'ai connu depuis ma naissance et principalement durant les fameuses "trente glorieuses". Certes, j'ai eu la chance de ne pas connaitre durant les 68 premières années de ma vie, une guerre mondiale, mais jamais dans l'histoire, durant ce temps, autant de faits ont bouleversés le monde en moins d'un siècle.  

Depuis plusieurs mois, après une période remplie de doutes, mon rôle dans le Secours catholique a laissé beaucoup de place, à ce qui m'entoure et qui dépasse mon cas personnel.

Une crise en chasse une autre. J'ai toujours vécu avec parfois les aléas qui m'ont entouré, mais quelques fois dans une forme d'insouciance qui m'évitait de penser au lendemain. Après deux années d'interrogation et d'espoir, causé par un virus, une situation que j'espérais ne jamais connaître, qui est une guerre apparue une à nos portes. Elle a de nouveau bouleversé l'équilibre du monde dans lequel je vie, depuis ma naissance. Hormis les drames humains et les dégâts matériels d'une guerre, dans ce cas, les conséquences parfois dramatiques de ce conflit, ne se limitent pas à une région, mais à plusieurs continents.

Et une fois de plus, je devais m'adapter à ces changements, tout en sachant que cela ne serait probablement pas le dernier, car j'ai compris récemment que je vivrais désormais dans un monde rempli de turbulences. Le prochain dérèglement climatique en est un autre, et je le détaille un peu plus dans un cahier-document.

Toutefois les semaines passent, et malheureusement, je constate que la guerre en Ukraine, qui si elle reste présente dans tous les esprits, est par des promesses qui ressemblent à du "bla-bla" inutile, et par sa constance dans tous les médias, devenue une forme de distraction" à laquelle les occidentaux s'habituent.

A l'aube de la moitié de l'année 2022, qui sera un nouveau "marqueur" de notre temps, il est très difficile d'évoquer un autre sujet, sans laisser un peu de place pour rappeler que notre environnement international des semaines prochaines ne sera plus comme avant. Certes, j'ai entendu cela récemment, pour les conséquences du virus que nous venons juste de vivre. Mais peu après cette crise sanitaire, nous vivons malheureusement ce que je ne pouvais même pas imaginer de mon vivant, qui est aussi une période inédite, et malgré notre désarroi, il faut néanmoins garder conscience que nous devons encore s'attendre à d'autres effets néfastes, dans d'autres domaines de notre quotidien.

Décidément la vie réserve souvent des surprises, qu'elles soient bonnes ou mauvaises !!!

En ce qui concerne la Russie qui dès le 24 février dernier, a envahi son pays voisin, l'Ukraine, le comportement de son dirigeant que l'on savait déjà être un dictateur belliqueux, est devenu intolérable. Certes, ses attitudes et ses agissements répréhensibles méritaient des mesures de représailles à la hauteur de ses ultimes outrances, mais étant en face d'un homme très égocentrique, ayant dans son pays tous les pouvoirs, ce n'est pas en l'insultant que l'on va réussir à le conduire vers la table des négociations.  

Au contraire, l'essentiel étant de l'amener à négocier, pour le ramener à la raison. L'un des buts urgents à obtenir est de réduire fortement les contraintes de millions d'hommes et de femmes, qui souffrent des conséquences de cette guerre inutile. Sans accepter de partager les "folies meurtrières" de ce tyran, revenir à des négociations permettant des échanges cohérents, est le souhait de presque tous. Certes, cet "illuminé" du passé, qui ne semble pas encore tenir compte de nombreuses demandes de cesser ce conflit, a déjà commis ces derniers mois, de nombreux faits ignobles, rendus possibles avec le soutien d'un peuple sous informé par une propagande, qui dure depuis plusieurs dizaines d'années, mais il faut se rende à l'évidence, à part une défaite de ces conquérants sans motif valable, qui ne semble pas à notre portée, seule une négociation permettra l'arrêt de cette "boucherie".

Mais il faut toujours garder espoir !

Je n'évoquerais qu'assez peu ce type de conflit, qui cette fois, se déroule à notre porte, et même s'il m'émeut aussi beaucoup. Je ne m’estime ni compétent, ni légitime pour le faire. Toutefois, cette abominable belligérance ne m'empêche pas d'avoir un avis.

Une guerre est un événement grave. En Europe, cela réveille des traumatismes que je croyais aussi placardés au XXème siècle. Et voilà qu’ils ressortent en plein jour, au XXIème siècle. Après plusieurs semaines de suspense, qui réveille des évidences internationales oubliées, je dois comme tous les autres, me préparer à vivre une époque bien différente de celle que j'ai connu jusqu'en 2020.

Comme il n'est pas surprenant dans le XXIème siècle, les médias occidentaux notamment en France, ont trouvé dans ce drame géopolitique, une source pour nous informer abondamment chaque jour, à un tel point que je parviens désormais, à laisser davantage de place à ce qui au début des hostilités, ne semblait pas encore aussi important que cela l'est devenu. Ce qui démontre malheureusement encore une fois, qu'après les sentiments de stupeur, la place est trop souvent rapidement laissée, aux habitudes de changement que nos modes de vie acceptent.

Après plusieurs mois de conflit qui a fait de nombreux morts, de blessés, mais encore davantage de familles exilées, qui elle, rappelle l'exode de 1940 que je n'ai heureusement pas connue, je me dois également de constater que la réalité de ce qui se passe en Ukraine met en évidence, pour le moment, notre impuissance. Mais force est de constater, que même la Russie, qui a envahie une Ukraine surprenante par son courage, n'avait pas imaginée une telle résistance.

Jamais, depuis des décennies, choisir son camp n’a été aussi limpide face à un agresseur et un agressé. Jamais nous n’avons paru si tétanisés face à l’agresseur. Il y a quelques mois, les dirigeants occidentaux montraient déjà, qu'ils envoyaient un signal assez convergent à l’adresse de Vladimir Poutine. Il repose sur trois principes énoncés à Paris, Londres ou Washington. "Primo, nous sommes unis comme nous ne l’avons jamais été. Secundo, nous estimons que nos sanctions économiques et financières, sans précédents face à une grande puissance, seront efficaces. Tertio, l'Occident livre certes des armes aux Ukrainiens, mais il ne livre pas la bataille. Autrement dit, l'Occident ne fait pas la guerre à la Russie, et il fait son possible pour ne pas franchir la ligne rouge fixée par le droit international en matière de belligérance". Malheureusement, Vladimir Poutine est resté sourd à ces remarques, et pire il a continué son offensive, en traumatisant toute une population, et en inquiétant le monde entier.

J'aimerais croire aussi, en l'efficacité de ce récit et de ces choix. A ce titre un journaliste éclairé écrivait en mars dernier à ce sujet :

"Le problème, c'est que la réalité de ce qui se passe en Ukraine nous raconte une autre histoire et met en évidence pour le moment, notre impuissance. Le massacre délibéré des civils ukrainiens a pourtant déjà commencé. Des hôpitaux ont été bombardés. Poutine a non seulement dépêché sur place les milices tchétchènes, de son assistant boucher, Ramzan Kadyrov, il a maintenant recours à des tueurs venant de Syrie. À Kherson, près d’Odessa, les troupes russes passent le territoire au peigne fin, maison par maison.

Au plus haut niveau de l’État, c’est un constat désormais établi. Nous assistons à des processus identiques aux techniques mises en place par les Russes lors de leur intervention en Syrie. Avec de faux couloirs humanitaires, visant à drainer les populations vers les positions russes, sous peine sinon de raser les récalcitrants.

En Syrie, l’utilisation d’armes chimiques avait marqué un tournant diplomatique majeur. Après en avoir fait une ligne rouge, Barack Obama avait renié sa propre parole et finalement renoncé en 2013 à intervenir. Ouvrant la voie aux appétits stratégiques russes. Interrogée sur l’éventualité d’une utilisation d’armes chimiques en Ukraine, la porte-parole de la Maison Blanche a affirmé, tout de go, que ce n’était pas "une ligne rouge" pour l’administration Biden. Boris Johnson a dit la même chose.

Les termes de ce qui représente ou non une escalade, c’est donc Vladimir Poutine qui les dicte. En ayant terrorisé nos opinions publiques dimanche 27 février sur la dissuasion nucléaire, il sait maintenant que l’usage d’armes chimiques ne ferait même pas réagir Londres ou Washington. Et Paris ? La France, gardienne des conventions sur les armes chimiques, devra, tôt ou tard, prendre position.

Les citoyens, quant à eux, peuvent déjà se mobiliser et se préparer sur deux plans. Le premier est humanitaire. L’aide aux Ukrainiens est un impératif moral. Il n’effacera pas le doute lancinant qui nous assaille sur le possible déshonneur qui guette, mais c’est le moindre des engagements que nous pouvons offrir. Le second plan, c’est l’effort économique désormais inévitable qui nous attend. Même dans le scénario le plus optimiste, une fin du conflit liée à l’efficacité des sanctions économiques, l’impact sera durable. L’admirable résistance des Ukrainiens, dont la vie a basculé du jour au lendemain, doit tous nous servir d’exemple. La hiérarchie de nos priorités ne peut plus être la même qu’avant la guerre de Poutine."

Durant ce premier semestre 2022, après les perturbations dues à un conflit à deux heures de Paris, l'élection présidentielle prévue en France à occuper une autre partie des priorités des médias français, mais aussi, parfois à l'étranger.

Comme tous les cinq ans, le mandat de notre Président de la République a été revu par le vote de tous les Français(e)s. Ce moment de notre démocratie, qui a été très médiatisé durant plus de six mois, avec une accélération juste avant les deux votes en avril dernier. Cette élection a suscité de nombreux débats, dont celui de la migration, qui elle, a pris nettement une plus grande place que par le passé.

 

L'immigration a été un sujet central dans ce début de campagne présidentielle, bien que la migration soit presque toujours, une conséquence de la géopolitique, menée à travers le monde. Malheureusement ce sujet l'est resté trop longtemps, et même en face d'autres bien plus préoccupant pour la majorité des Français(e)s, certain(ne)s candidat(e)s sont resté(e)s focalisé(e)s sur ce thème.

Quelle que soit la sensibilité politique d’un(e) candidat(e), il ou elle en parlait plus ou moins. Certains, voulant que la France resserre la "vis" de ce côté-là, et avançaient le coût que représente les immigrés pour l’État.

Même si ce blog n'a absolument rien de politique, force est de constater que, jamais de son histoire, la France n'a connu 30 % de sa population en âge de voter, est prête à s'engager en choisissant, l'extrême droite pour gouverner notre pays. Ce choix surprenant s'explique que de très nombreux Français(e)s ont besoin, face à des gouvernements, qui successivement les ont déçus, voire très déçus, de davantage de priorités sécuritaires, qui actuellement, leur semble faire défaut. L'immigration en fait partie, et participe malheureusement à la théorie du "grand remplacement", une idée qui fait souvent peur dans cette population.

Durant toute ma vie, je n'ai jamais autant entendu autant de propos haineux envers les étrangers dans mon pays, provenant de parties politiques en France, surtout issues de droite et d'extrême droite ! Des discours très discutables, remettant en cause le principe de laïcité, une spécificité française depuis de nombreuses années qui apportait plus ou moins la tolérance et le droit à la différence, mais toujours un climat de paix.

Je suis conscient que l'ensemble de mes idées personnelles sur ce thème, ne représente qu'un quart des opinions des Français(e)s qui votent, mais je reste fidèle à mes convictions, et en plus de mon soutien permanent qui date depuis plus de cinquante ans, pour tous des défavorisé(e)s, je suis toujours convaincu des effets favorables de la migration, et un fervent défenseur de celle-ci, face à une multitude de comportements contraires.

La France, lors de ces derniers mois, a montré qu'elle "penchait" de nouveau nettement à droite, et face à la pauvreté qui monte, c'est ce qui me faisait peur. J'ai parfois été très choqué par certains propos, mais souvent la sérénité a rapidement repris le dessus, car je savais déjà qu'une candidature n'était pas un gage d'élection assurée, et l'espoir me réconfortait.

Mais c'était sans compter sans la détermination des Français(e)s, qui me surprendra ensuite

Plusieurs candidat(e)s notamment de la droite ou de l'extrême droite, ont rappelé(e)s durant les plusieurs mois de leur campagne, que pour eux, l'immigration a une place importante, voire très importante dans leur programme de candidat à l'élection présidentielle, qui est proche.

Une immigration "de masse", d’après Eric Zemmour ; "incontrôlée", selon Valérie Pécresse ; "gigantesque", pour Marine Le Pen. A l’approche de l’élection présidentielle, plusieurs candidats font de la lutte contre l’immigration l’un des marqueurs de leur campagne, présentant au passage un tableau catastrophiste de la situation. Mais cela correspond-il à la réalité ? Que sait-on vraiment du nombre d’immigrés présents en France, de leurs origines, de leurs descendants ? Et comment la situation pourrait-elle évoluer à l’avenir ? 

Contrairement aux autres qui l'était plus ou moins, 2022 est une campagne électorale encore plus surprenante. A propos du thème explosif de l'immigration, Eric Zemmour qui lui en fait davantage une obsession, que sa concurrente du Rassemblement National, ne semble pas présenter ses outrances pour d'abord être élu, mais davantage pour modifier le schéma politique de l'extrême droite en France, afin de la rendre encore plus dure ! Selon son entourage, Eric Zemmour sait qu'il fait parfois peur, et ne sera probablement pas élu, mais son réel objectif non avoué par lui, est de démontrer à tout le monde, les médias d'abord, que nous étions dans une campagne politique de communication, et qu'il existe dans notre pays, une volonté de changement radical.

Toutefois, contrairement à ce l'on entend souvent, en faisant le ratio entre les contributions versées par les immigrés et les dépenses publiques de l’État, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estimait, dans une étude consacrée en octobre 2021 à leur "impact budgétaire", que ce coût s’équilibrait. Et pouvait même être positif.

"Dans tous les pays, la contribution des immigrés sous la forme d’impôts et de cotisations est supérieure aux dépenses que les pays consacrent à leur protection sociale, leur santé et leur éducation", écrivait l’OCDE dans ce rapport qui porte sur ses 25 États membres pour la période 2006-2018.

En France, par exemple, la contribution budgétaire nette des personnes nées à l’étranger est de 1,02 % du PIB, donc légèrement excédentaire, contre une moyenne de 1,56 % sur l’ensemble des pays. "Ce qui focalise le débat public, notamment en France, c’est le coût que peut représenter l’immigration en termes de dépenses sociales, de santé, etc. On montre que cette question ne devrait pas nous obséder, car, quand on fait le compte, on observe que la contribution est positive jusqu’à la prise en compte des dépenses militaires et de la dette publique", analysait pour l’AFP Jean-Christophe Dumont, chef de la division Migrations de l’OCDE.

En effet, lorsque le budget de la défense et le remboursement de la dette publique, qui ne concernent pas que les immigrés mais toute la population, était déjà pris en compte, la contribution devenait négative pour la France (- 0,85 %) comme pour la moyenne des 25 pays étudiés (- 0,16). "L’impact budgétaire des immigrés est faible", résumait Ana Damas de Matos, autrice de l’étude, première sur le sujet depuis 2013. "Si on compte tout ce que l’État dépense pour les migrants, de la santé à l’éclairage public, en passant par la police et les allocations, et ce qu’ils contribuent, on va toujours trouver un écart de contribution budgétaire nette entre - 1 et + 1 % du PIB", expliqua-t-elle.

Ces données "reflètent l’histoire migratoire de chaque pays", estimait l’économiste, qui ajoutait : "Dans les pays où il y a eu beaucoup d’immigration récente et jeune, on aura une contribution plus positive, comme en Italie ou en Espagne. La France, elle, est dans une situation intermédiaire, avec une population immigrée plus vieillissante".

Il y a "un quiproquo entre la situation individuelle des immigrés et l’impact de l’ensemble de leur population", estimait Lionel Ragot, professeur d’économie à l’université Paris-Nanterre, qui avait lui-même étudié l’impact budgétaire de l’immigration en France entre 1979 et 2011.

"Individuellement, ils sont plus au chômage, perçoivent plus d’allocations, c’est vrai. C’est le raccourci qui est souvent mis en avant pour dire qu’ils coûtent très cher à la France. Sauf que ce résultat individuel est compensé par une structure d’âge, avec des immigrés qui sont souvent dans la population active et qui, donc, cotisent beaucoup", abonde-t-il. Dans ses travaux passés pour le Cepii (Centre d’études prospectives et d’informations internationales), Lionel Ragot avait lui aussi estimé cet impact migratoire entre - 0,5 et + 0,5 % du PIB, soit "quasi nul". En octobre 2021, selon l’OCDE, les dépenses publiques consacrées aux immigrés sont plus faibles que pour le reste de la population dans certains domaines, tels que les pensions de vieillesse et de réversion, la maladie, l’invalidité, l’éducation, la santé. Elles sont à l’inverse plus fortes concernant la famille, le chômage, l’exclusion sociale et le logement. Dans l’ensemble, les personnes nées à l’étranger contribuent à 11 % de moins que les "natifs" au budget de l’État. Une participation "plombée" par une mauvaise intégration sur le marché du travail, avec 56 % des immigrés en emploi en France, décryptait Jean-Christophe Dumont.

L’OCDE a donc réalisé une simulation : avec un taux d’emploi similaire au reste de la population, les immigrés pourraient générer 0,2 % du PIB supplémentaire pour les comptes publics. D’ailleurs, le rapport détaillait que "les gains les plus importants en matière de contribution budgétaire (…) ont été relevés dans des pays qui ont attiré d’importants flux de migrants de travail, en particulier des migrants hautement qualifiés". "La contribution est positive, mais ça pourrait être beaucoup plus positif", affirmait Jean-Christophe Dumont. "La politique d’intégration, ce n’est pas une dépense, il faut voir ça comme un investissement. Avec un retoursur investissement".

Puis les débats pour cette élection, ont été très nombreux, et ceux sur la migration ont conservés une place trop importante, en dépit d'autres sujets bien plus importants.

De plus, si tous les Français(e)s (dont je fais partie), ne partagent pas du tout les inquiétudes du "polémiste", qu'est Eric Zemmour, et souhaitant comme toujours, rester objectif, j'ai néanmoins rédigé un document présentant actuellement, les émigrés en France, mais ce constat heureusement surprenant, qui comporte plusieurs pages, fait l'objet mes écrits pour mes études universitaires.

En conclusion, c'est d'abord le résultat de ces élections qui a surpris un peu, car si la majorité des Français(e)s ont réélu pour cinq ans, Emmanuel Macron, même si pour moi, on a désormais pour cinq ans de plus, un libéralisme économique parfois exagéré, qui fait trop souvent beaucoup de mal à des millions de Français(e)s. Mais même si en France, tout est loin d'être parfait, les migrants dans nos territoires, peuvent toutefois, à nouveau être rassurés un peu. Si ces derniers, n'auront pas trop à craindre en France, un sursaut de situations qui leur seraient très défavorables, cela sera moins vrai pour les Africain(e)s chez eux qui au prix d'une politique inadaptée, ces élections ne changeront presque rien pour eux. En effet, malgré des élans de contestations dans des pays du Sahel, la France continuera d'être trop présente dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, en promettant ce qui restera souvent que des paroles. De même je constate que la politique actuelle de l'Europe, soutenue par la France, favorise trop souvent les populations africaines à franchir les frontières européennes, parfois transformé en tragédie.

Le déroulement de cette campagne électorales a certes parfois été déconcertantes, mais je continuais à croire que la majorité des Français(e)s sauraient où est leur intérêt.

Mais, le 10 avril 2022 au soir, j'ai une nouvelle fois été déçu. Comme je l'ai précisé dans mon dernier mémoire universitaire, 2022 est une année qui rappelle que les Français(e)s sont sensibles à l'immigration.  Je le savais donc déjà, mais les résultats de ce 1er tour des élections présidentielles ont confirmé que même si le rejet des autres n'est pas le sentiment de tous ceux qui ont voté pour l'extrême-droite, un parti xénophobe et raciste, élu en majorité dans ma région. Les conséquences de ce vote de désespoir, n'est pas du tout favorable à l'immigration.

A Calais, ville où j'ai eu mes premiers contacts avec de jeunes "migrants", la candidate de cette force politique est arrivée en tête, comme dans de nombreuses villes de ma région, mais là, avec 39,65% des voix exprimées. Pour comparer, la ville où j'habite et qui se trouve à 40 kilomètres, cette candidate arrive également en tête des résultats, avec 34,14 % des voix.

Durant les deux semaines qui ont suivi, mon inquiétude n'a pas vraiment baissé, car je ne pouvais pas oublier que la même candidate, portant un projet identique de refus des étrangers, était lors des dernières élections présidentielles de 2017, parvenue à rassembler dans ma commune, 57,42% des voix exprimées. Et si 2022 pour elle, elle emportait le choix du 10 avril dernier ? Ce qui m'inquiétait également dans ces deux programmes, c'est qu'une véritable démocratie, repose sur des citoyens bien informés, et que dans une élection qui annonce un changement, il n'était pas pris en compte qu'agir pour limiter le changement climatique, coutera moins cher que d'en gérer les conséquences, tout comme la sobriété demandée par des institutions officielles, sera une sobriété forcée par les victimes de la précarité énergétique !

Mais je me suis rassuré un peu, comme j'ai pu, en réalisant que quelques soit le résultat du vote de ce dimanche 24 avril 2022, je continuerais néanmoins, à pouvoir étudier les traditions et les coutumes africaines, et je pourrais tout de même continuer également d'aller dans le continent africain.

Le prochain 24 avril, les Français(s) qui irons voter auront donc un choix restreint, qui leur demandera de choisir entre un nouvel engagement du candidat en place, qui méprise depuis cinq ans et fréquemment la classe ouvrière et intermédiaire, ou, d'accepter de subir durant les cinq années prochaines, les conséquences d'un parti xénophobe et raciste au pouvoir. Il ne passe pas non plus inaperçu que le pouvoir en place, même s'il accepte plusieurs centaines de demande de régularisations des étrangers, c'est parce qu'elles peuvent ramener rapidement de l'argent à l'Etat français. En contrepartie, celui-ci rejette de nombreuses demandes de ces candidat(e)s qui établissent une demande identique. Mais ce candidat qui tente d'obtenir un second mandat, permettait que les migrants puissent continuer d'espérer.

Donc si l'on est favorable à l'immigration, le choix sera "cornélien".

La seule consolation, malgré une déception que les Français(e)s n'avaient pas saisis l'opportunité de bénéficier d'un véritable changement, même si la totalité de ce que ce candidat offrait n'était pas exempts de toutes contestations, sans être favorable au comportement méprisant de ce finaliste, j'osé encore espérer ce serait les gens qui le porteraient à la continuité de son pouvoir, qui permettraient également que ces personnes qui quittent tous, pour changer à la fois de repères et de continent, de vivent heureux hors de leurs frontières, après des difficultés parfois inhumaines.

Le 24 avril 2022 au soir, j'étais à la fois content et déçu. Content, de savoir que les tentatives d'immigration africaine pourraient continuer en France malgré des difficultés qui risquent malgré tout de se durcir. Mais déçu de constater que malgré sa défaite, l'extrême-droite progresse par rapport à 2017, et qu'une nouvelle fois, la majorité des Français(e)s ont céder à la peur en ne pensant pas comme moi, qui continuerais toujours à penser l'humain d'abord, et à refuser l'injustice !!!

Immédiatement, j'ai également pensé que si le président de droite qui est déjà en place est, aujourd'hui réélu, il sera très vite confronté à des contestations sociales d'une ampleur qu'il a sous-estimé. En effet être élu avec environ 70 % des Français(e)s qui au 1er tour ont voté pour des partis extrêmes, sa légitimité sera probablement parfois contestée, et durant tout son mandat, nombreuses de ses propositions risquent de ne pas être appréciée par tous ceux et celles, qui ne se considèrent pas comme des moutons. Être élu en créant la peur conforte les divisions, donc j'espère sincèrement que nous connaitrons, face à un monde qui n'a jamais été autant en mouvement, une France apaisée.

Mais dès le lendemain, le monde politique avait les yeux tournés vers la prochaine échéance électorale, que sont les législatives dans plus d'un mois, et vue par certains comme un troisième tour​. Pour Emmanuel Macron, le plus dur commence.

Le scénario que beaucoup craignait, n'est pas arrivé. En effet, il n'est pas surprenant, qu'il en fut ainsi, car encore quelques jours avant son accession à la Présidence de la France, celle qui représente l'extrême droite avait un programme qui inquiétait. Avant l'éventualité de son élection, plus de 60 % des voix exprimées, pensaient que si cette candidate était élue, la cohésion de la société serait en danger pour une multitude de raisons. En voici les 50 essentielles :

Immigration et stigmatisation

1. Parce que son référendum sur l’immigration, via l’article 11, est de l’avis de la quasi-unanimité des juristes un "coup d’Etat institutionnel". Il s’agit de rendre constitutionnelle la discrimination des étrangers à l’emploi, aux aides sociales et au logement.

2. Parce que cette loi pourra même aller jusqu’à "interdire" aux étrangers et aux binationaux d’obtenir un travail "dans l’administration et les entreprises publiques", mais aussi dans des sociétés privées et associations "chargées d’une mission de service public".

3. Parce qu’elle veut supprimer l’aide médicale d’Etat (AME) pour en exclure les adultes, au prétexte que cette aide "agit comme un appel d’air" en ce qui concerne l’immigration.

4. Parce qu’elle veut réserver les allocations familiales aux familles dont au moins un des deux parents est français.

5. Parce que Marine Le Pen a longtemps défendu la thèse complotiste du "grand remplacement" avant d’évacuer l’expression de ses discours.

Droits des minorités

6. Parce que Marine Le Pen veut instaurer "un moratoire de trois ans" sur les sujets sociétaux à l’issue de son élection (PMA, GPA…).

7. Parce que si Marine Le Pen ne souhaite plus aujourd’hui revenir sur le mariage pour tous, interrogée en juin 2011 sur France-Inter par un auditeur à ce sujet, elle avait répondu : "On peut aussi décider qu’après tout, pourquoi n’a-t-on le droit que de se marier avec un homme. Pourquoi pas avec plusieurs ? Pourquoi pas l’autorisation de la polygamie ?"

8. Parce que Marine Le Pen prétend, en 2022, être une grande amie des syndicats. Mais en 2007, sur France-Inter, elle déclarait : "Les syndicalistes sont toujours ceux qui font semblant de combattre et enterrent en général les travailleurs."

Ecole

9. Parce que Marine Le Pen prétend que le harcèlement scolaire l’inquiète beaucoup, mais elle n’a pas voté la proposition de loi visant à le combattre. (Dans le même genre, Marine Le Pen qualifie de "drame" l’endométriose, mais n’a pas voté sa reconnaissance comme une affection longue durée.)

10. Dans son programme pour l’école, Marine Le Pen propose de sanctionner "l’absence d’assiduité" et les "comportements antiscolaires" en suspendant les allocations familiales aux parents concernés.

Populisme

11. Parce que sa promesse d’exonérer d’impôt sur le revenu tous les moins de 30 ans est incompatible avec le principe d’égalité garanti par la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Par ailleurs, cette mesure bénéficierait surtout aux jeunes les plus riches.

12. Parce qu’en choisissant de nommer son parti "Rassemblement national", Marine Le Pen s’est inscrite dans une histoire politique qui rappelle les sombres heures de la collaboration. En février 1941, Marcel Déat, socialiste passé à l’extrême droite, fondait le Rassemblement national populaire, parti néofasciste et collaborationniste dont un des mantras était la protection de la race.

13. Parce que sur France 2, au début du mois d’avril, elle a évoqué la possibilité d’un référendum sur la peine de mort. Elle a ensuite rétropédalé, expliquant que "le référendum d’initiative citoyenne ne peut pas modifier la Constitution".

14. Parce que le clan Le Pen continue son mélange des genres entre politique et dynastie. Jordan Bardella, qui pourrait prendre la suite de Marine Le Pen à la tête du parti, est en couple avec Nolwenn Olivier, fille de Philippe Olivier, lui-même mari de Marie-Caroline Le Pen, sœur de Marine.

Histoire

15. Parce qu’en avril 2017, Marine Le Pen juge que la France " de la rafle du Vél ’d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942, lors de laquelle plus de 13 000 juifs ont été arrêtés par des policiers français, sur décision du régime de Vichy, pour être acheminés dans les camps d’extermination nazis.

16. Parce que Marine Le Pen condamne toute repentance quant aux actes commis par les soldats français pendant la guerre d’Algérie. Sur France-Inter : "S’il s’agit de réconcilier les mémoires en se flagellant devant l’Algérie qui ne cesse de réclamer des actes de repentance, moi, en ce qui me concerne, ce sera non."

Sécurité

17. Parce qu’elle veut instaurer une présomption de légitime défense pour les policiers accusés de violences policières.

18. Parce qu’une dérive autoritaire s’appuie sur des forces de répression, et qu’une partie des forces de l’ordre, aux vues des sondages, pourrait être disposée à la soutenir. Selon une étude du Centre de Recherches politiques de Sciences-Po sur le vote des policiers et militaires, 60 % d’entre eux prévoient de voter pour Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.

19. En 2020, à l’issue d’une visite du commissariat de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), Marine Le Pen a assuré que "non, il n’y a pas véritablement de problème de violences policières" en France.

Droits des femmes

20. Parce queMarine Le Pen aime se présenter en défenseuse des femmes, mais ses députés à Strasbourg ont toujours voté contre leurs droits. Par exemple, ils ont rejeté la Convention d’Istanbul, traité international le plus ambitieux en matière de lutte contre les violences faites aux femmes.

21. Parce qu’en 2012, Marine Le Pen voulait dérembourser l’IVG. (Depuis, elle a changé d’avis. Mais les élus RN ont voté contre l’allongement du délai d’IVG de 12 à 14 semaines en février à l’Assemblée. Au Parlement européen, ils ont voté contre une résolution visant à condamner la décision de la Pologne d’interdire la quasi-totalité des avortements.)

22. Parce qu’elle veut interdire le port du voile dans la rue, ce qui va à l’encontre du principe d’égalité entre les citoyens.

23. Parce qu’en 2020, le RN proposait à l’Assemblée nationale d’"interdire l’usage de l’écriture inclusive par toute personne publique ou privée bénéficiant d’une subvention publique".

Santé

24. Parce qu’au début de la pandémie de Covid, pendant plusieurs semaines, elle a voulu soigner les malades avec de l’hydroxychloroquine. Elle a demandé que les médecins de ville puissent la prescrire eux-mêmes en cas de symptômes "peu graves".

25. Parce qu’elle veut réduire drastiquement le recours aux médecins étrangers, alors que la France en a besoin et que l’autorisation de pratiquer de ces praticiens est soumise à une vérification de leurs connaissances.

Liberté de la presse

26. Parce que Marine Le Pen sort manu militari tous les journalistes qui posent des questions qui lui déplaisent et blackliste depuis toujours certaines rédactions (Mediapart, "Quotidien"). Récemment, la présidente du RN a assumé de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas.

27. Parce que si elle est élue, la candidate du Rassemblent national prévoit la cession au secteur privé de France Télévisions, Radio France et France Médias Monde. Derrière le prétexte d’économie se cache, en réalité, une volonté de créer des médias défendant son action.

Culture

28. Parce que, sauf intervention ultime de Gérard Majax, il n’existe aucune section consacrée à la culture dans son programme alors que la période du Covid, puis la guerre en Ukraine, a laissé le monde artistique vulnérable. Seul, un livret s’attaque à la question du patrimoine que la candidate juge en péril. Un vieux dada.

29. Parce que l’expérience des villes gérées par le parti qui s’appelait encore FN dans les années 1990 laisse peu de place au doute : achats de livres sous contrôle dans les bibliothèques, dédicaces d’auteurs fliquées, manœuvres d’intimidations diverses et variées.

30. Parce que la candidate ne bénéficie pas de relais au sein de l’univers intellectuel et culturel. Sa seule prise de guerre : Philippe Chevallier, le désinvolte verbeux du duo comique Chevallier/Laspalès qui affiche son soutien au nom du souverainisme.

31. Parce qu’il lui faudra un ministre de la Culture. Sébastien Chenu, porte-parole de la candidate, longtemps en charge du sujet ? Le comédien Franck de Lapersonne, M. Culture de la campagne précédente, aux abonnés absents depuis ?

Entourage

32. Parce que tenus officiellement à l’écart, Frédéric Chatillon et Axel Loustau, ex-membres du GUD (syndicat étudiant d’extrême droite connu pour sa violence), ainsi que Nicolas Crochet jouent toujours encore un rôle politique auprès de la candidate du RN.

33. Parce qu’en 2017, le photographe des meetings de Marine Le Pen était un jeune homme d’une vingtaine d’années, connecté au GUD, amateur de pages et d’images nazies. Il s’appelait Laurent L., mais se promenait sur internet sous le pseudonyme d’Alex Vril.

34. Parce que Philippe Nguyen, cet ancien haut fonctionnaire qui a travaillé au programme de "patriotisme économique" de la candidate d’extrême droite, s’est illustré comme un expert des entreprises installées dans les paradis fiscaux.

35. Parce que les maires FN élus en 2014, puis en 2020, se sont démarqués par leur incompétence, leur affairisme, leur politique de harcèlement. Dans "Nouvelles du front" - La vie sous le Front national , l’élue Marine Tondelier a recueilli les témoignages de plusieurs employés ou anciens employés de municipalités FN ayant subi des pressions et des humiliations.

36. Parce que l’un de ses plus proches conseillers, Bruno Bilde, député Front national du Pas-de-Calais a été accusé de harcèlement sexuel par plusieurs anciens assistants parlementaires, dans une enquête de "Libération".

37. Parce que Fabien Engelmann, maire d’Hayange, est connu pour son grand sens de l’humanisme. La municipalité a par exemple été déboutée de sa demande d’expulsion du Secours populaire d’un local municipal et condamnée à rembourser ses frais de justice. Il accusait l’association d’être "une succursale du Parti communiste" et de faire de la "propagande pro-migrants".

38. Parce que répondant à l’appel d’une association Ma commune sans migrants, créée par Steeve Briois à Hénin-Beaumont, le maire Front national de Beaucaire, Julien Sanchez, a fait adopter une charte anti-migrants à sa ville.

International

39. Parce qu’"après la fin de la guerre", Marine Le Pen a annoncé vouloir refaire de la Russie (de Vladimir Poutine) un "allié stratégique".

40. Parce qu’elle est proche de Viktor Orban, le despote hongrois qui veut, entre autres, ramener les femmes à la maison et à la maternité.

41. Parce que son prêt russe contracté en 2014 la rend dépendante du pouvoir de Moscou. Le contrat a été souscrit auprès de la First Czech Russian Bank (FCRB), une banque tchéco-russe, pour un montant de 9,14 millions d’euros afin de mener les campagnes électorales des européennes et des départementales.

42. Parce que Marine Le Pen a reconnu l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014. En décembre de cette année-là, elle tweetait : "La Crimée est russe depuis de très nombreuses années."

43. Parce que les députés du RN au Parlement européen défendent la Chine. En décembre 2020, ils se sont abstenus de voter une résolution appelant à sanctionner Pékin qui persécute sa minorité ouïghoure de confession musulmane.

44. Parce qu’elle est une groupie de Trump. Durant la campagne présidentielle de 2017, en voyage surprise à New York, alors que son équipe essayait depuis des jours de rencontrer le nouveau président américain, la députée s’était installée un après-midi entier au café en bas de la Trump Tower, pour tenter de le croiser.

Ecologie

45. Parce que le programme écologique de Marine Le Pen est quasi vide. Extrait : "La beauté de la France tient à la nature autant qu’aux bâtisseurs de clochers, de villages et de ponts ! […] Voilà pourquoi nous créerons un service national du patrimoine, qui permettra à de jeunes volontaires, pour six mois aménageables, de participer à des travaux d’intérêt patrimonial divers, de la restauration de bâtiments anciens à l’évaluation de la biodiversité."

46. Parce que Marine Le Pen s’est plusieurs fois montrée climatosceptique : en février 2012, lors d’une interview donnée au média Terra Eco, à la question de savoir si le changement climatique existe, Marine Le Pen répondait : "Ce n’est pas ce que je dis. Je ne suis pas sûre que l’activité humaine soit l’origine principale de ce phénomène".

47. Parce que dénonçant la "folle stratégie" de l’UE qui prévoit notamment une baisse de 50 % des pesticides d’ici 2030 avec un quart des terres réservées au bio, elle affirme qu’il "n’y aura pas d’interdiction de substances actives sans solution équivalente et économiquement soutenable".

Affairisme

48. Parce qu’en 2017, le FN via le micro-parti Jeanne, créé à l’initiative de Marine Le Pen, a profité des généreuses règles de remboursement public des frais de campagne des candidats FN pour engranger plus d’un million d’euros (recel d’abus de biens sociaux). Depuis, le Rassemblement national a écopé d’un redressement fiscal de 1,8 million d’euros. Le parti a été débouté de sa requête en annulation de sa dette.

49. Parce que, selon Mediapart, l’origine des 8 millions d’euros prêtés au Rassemblement national en 2017 par l’homme d’affaires Laurent Foucher est à ce jour indéterminée. Mis en examen pour "blanchiment d’argent", le prêteur est lié aux autorités russes. Marine Le Pen a assuré à Mediapart l’avoir ignoré.

50. Parce que, toujours selon Mediapart, un rapport de l’Office anti-fraude de l’Union européenne, transmis à la justice française, accuse la candidate du Rassemblement national d’avoir personnellement détourné près de 140 000 euros d’argent public du Parlement de Strasbourg quand elle était eurodéputée.

Dès que ce moment de la vie française est passé, l'élection des législatives en juin prochain, montrait déjà que l'épisode de cette vie politique française n'était pas terminée.

19 mai 2022

Volet 5 du blog pour le SC en 2022 - Sommaire du mémoire universitaire de 2022

Afin de montrer aux sceptiques qui mettaient un doute sur l'utilité de mes recherches afin de mieux comprendre qu'un phénomène de société pouvaient aussi trouver des réponses qui ne se cantonnaient pas forcément que dans l'assistanat aveugle, c'était oublié trop vite que les facettes de l'éducation évoluent également, et que pour rendre l'apprentissage d'une langue plus attractive, il ne faut plus se focaliser sur les pratiques d'antan.

Ma thèse de 3ème et dernière année d'études universitaires pour tenter d'obtenir la licence d'études ethnologiques, avec la mention de spécialité sur l'Afrique.  Outre des avis personnels, ce condensé de recherches comporte également des pages d'histoire et des solutions pour essayer de répondre à des difficultés.

Ces études universitaires n'ont d'autres ambitions que de montrer la maitrise de mes connaissances sur des sujets spécifiques dans ce continent africain, que j'estime tant !

Mes études universitaires, s'étant complétées par des séjours sur place, donnent davantage de force à ces écrits. D'autre part, le cumul de mes expériences africaines passées depuis plus de 26 ans, dont certaines ont été éditées, m'ont aussi permis de rédiger des lignes dans divers paragraphes, qui ressemblent parfois à un plaidoyer pour l'Afrique.

Sommaire du tome 1 de l'édition de 2022

-      Page de remerciements pour tous les mémoires universitaires, de 2019 à 2022 – page 5

-      Préface du bilan de 3 années d'études sur l'Afrique – page 6

-      Avant-propos sur l'ethnologie jumelée à la photographie - pages 7 à 10

-      Introduction du mémoire de 2022 – pages 11 à 15

-      Sommaire des 3 tomes du mémoire de 2022 – pages 16 à 24

Chapitre 1 : Les fondements pour un projet

-      Introduction du chapitre 1 – pages 27 à 32

-      Un sujet récurrent qui est difficile d'éviter en Afrique – pages 33 et 34

-      Cas de la migration sénégalaise, un sujet que j'ai appris à connaitre – pages 34 à 47

  • Les mobiles théoriques de la migration
  • Les motivations des migrants sénégalais
  • Le profil des migrants sénégalais
  • Les enjeux de la migration sénégalaiseConclusion de ce sujet
    • Les enjeux économiques & financiers
    • Les enjeux sociaux

-      Démographie africaine & migrations : entre alarmisme et déni – pages 47 à 50

  • Des statistiques problématiques, mais qui vont dans le même sens
  • Le courage des précurseurs
  • Dans la chambre à coucher…
  • Une série de malentendus
  • L'inévitable soupape migratoire
  • Une partie du destin de l'Europe se joue avec l'Afrique
  • Traiter l'immigration africaine en Europe, à sa juste dimension

-      Une opportunité qui confirme le besoin – page 51

-      Un constat qui interroge – pages 51 et 52

-      Un des problèmes des migrants, vivants en France – pages 52 et 53

-      Un besoin confirmé en France – page 53

Chapitre 2 : Des outils pour un projet d'une meilleure insertion, des Africain(e)s en France

-     Introduction du chapitre 2 – page 55

-     Un blog en complément de ce mémoire universitaire – pages 56 à 59

-     L'avant-propos d'un blog, qui a suivi son introduction – pages 59 à 62

-     La migration en Europe, n'est pas récente – pages 62 et 63

-     La migration africaine, vers des pays occidentaux – pages 63 à 65

-      Depuis octobre 2021, la migration est devenue davantage en France, un sujet de société qui prend de la place - pages 65 et 66   

-      Des valeurs fondamentales – page 67

-      Mon exemple de janvier 2020 au Sénégal, d'une action africaine locale d'information, sur la migration – pages 67 à 69

-      Le rôle de la lecture dans l'apprentissage et l'utilisation du FLE (Français Langue Etrangère) – pages 69 à 75

-      Cours gratuits de Français pour étrangers, en milieu associatif – pages 75 à 76 

-      Des réalités et des besoins – pages 77 à 79

-      Des méthodes différentes naissent – pages 79 et 80

-      Bien avant la première phase d'un projet innovant – pages 80 et 81

-      La phase de préparation d'un projet innovant – pages 81 à 84        

  • Pourquoi ne pas apprendre le Français autour d'un café    
  • Des séances d'alphabétisation à thème
  • Apprendre le Français, en connaissant mieux notre environnement
  •  Utiliser la culture française, en même temps qu'en apprenant sa langue    
  • L'informatique pour tous, en complément de la langue française

-      Une intégration réussie doit comprendre un emploi – pages 84 à 85

-      Un supplément non négligeable à ce projet pour les migrants – page 85

-      La lecture en Afrique – pages 86 à 87

  • La pauvreté intellectuelle
  • Lire & écrire par mimétisme

-      La littérature africaine s'édite en Afrique – pages 87 à 90

  • Piraterie éditoriale
  • Un dynamisme flagrant
  • Il est grand temps, d'inscrire la littérature du Sud dans l'imaginaire francophone occidental
  • Une situation désastreuse
  • Un dialogue des langues

-      Donner des livres à l'Afrique, nuit gravement à la santé éditoriale – pages 90 à 92

  • Une famine du livre
  • Un don raisonné
  • La biblio-diversité menacée

-      L'écriture – page 92

-      Les mathématiques dans l'histoire et les cultures africaines – pages 92 à 97

  • L'histoire de cet enseignement
  • La coopération de l'enseignement des mathématiques, dans les pays francophones d'Afrique
  • Perspectives africaines de cet enseignement, pour les prochaines années
  • Mieux former les élèves
  • Des enseignants toujours disponibles

Chapitre 3 : Projet pour les migrants africains en France

-      Introduction du chapitre 3 – page 99

-      Des évidences à prendre en compte – pages 99 et 100

-      Des regrets et un nouvel espoir – pages 100 à 102

-      L'amorce d'un projet innovant – page 103

-      Le tout début d'un nouveau projet – page 103

-      Dans un second temps, des nouveaux outils étaient devenus nécessaires – page 104

-      Une mise en garde de certaines prévisions initiales – pages 104 et 105

-      La première phase d'application d'un nouveau projet – pages 105 à 107

-      Calais, une destination de migrants – pages 107 et 108

-      La Lybie, l'enfer sur terre pour les réfugié(e)s et les migrant(e)s passant par ce pays africain – pages 108 à 111

-      Une destination finale compréhensible – pages 111 à 113

-      Une revendication médiatisée – page 113 et 114

-      La suite d'un appel qui se "politise" – page 114 à 116

-      Une divergence d'opinion qui malgré le contexte, n'évolue pas – pages 116 à 119

-      Une déception prévisible – page 120 et 121

-      La seconde phase de l'application d'un nouveau projet – pages 121 à 123

-      Une doléance des réfugiés de Calais – page 124

-      Xénophobie – rejet de l'autre – pages 124 et 125

-      Pourquoi veulent-ils quitter leur pays ? – pages 126 à 129

-      Une réalité au quotidien – pages 129 et 130

-      La troisième phase de l'application d'un nouveau projet – pages 130 à 131

-      Le secours catholique, et sa branche internationale "Caritas" est l'une des associations caritatives reconnue dans le monde entier – pages 131 à 134

-      Une journée mondiale des migrants et des réfugiés – pages 134 à 136

-      Un appel moral – pages 136 et 137

-      Une aide financière qui se complique – pages 137 et 138

Chapitre 4 : Continuité du projet pour les migrants en France

-      Introduction du chapitre 4 – page 140

-      Une modification notable, en cours de préparation de ce nouveau projet – page 141

-      Pour certaines personnes, la migration reste un problème à plusieurs facettes – pages 141 à 143

-      Les premières conséquences de la migration clandestine – pages 143 et 144

-      Une proposition de solutions pour la migration, qui est très souvent un problème politique – pages 144 et 145

-      La migration africaine, une situation qui reste ambigüe – pages 145 à 147

-      La quatrième phase de l'application d'un nouveau projet – pages 147 à 149

-      Le visage féminin de la migration – page 149

-      Le coût de la migration, n'est pas là où beaucoup de personnes s'imaginent – pages 149 à 152

-      La migration au Sénégal – page 152

-      La cinquième phase de l'application d'un nouveau projet – pages 153 à 155

-      Un sujet souvent tabou chez les migrant(e)s – pages 155 à 161

-      Une rencontre imprévue, mais très intéressante – pages 161 à 163

-      Des lectures qui m'ont beaucoup appris – pages 163 et 164

-      Un autre livre criant qui alerte les personnes sensibles, au phénomène de la migration – pages 164 et 165

-      Les exilés & l'Ukraine – page 165

-      La migration et le changement climatique – page 166

-      L'avis d'un homme de lettre qui dénonce "notre crime d'indifférence" – pages 166 et 167

-      Des pistes de réforme sur l'immigration – pages 167 et 168

-      Prélude à l'immigration, en Europe au début du 21ème siècle – page 168

-      Des lectures qui détaillent l'immigration, en Europe en ce début de 21ème siècle – pages 168 et 169

-      Macron l'Africain – pages 169 à 170

-      L'offensive d'Emmanuel Macron sur l'immigration, a continué – pages 170 à 172

-      2022, une année qui rappelle que les Français(e)s, sont sensibles à l'immigration – pages 172 à 175

Sommaire du tome 2 de l'édition de 2022

Chapitre 5 : Continuité du projet pour les migrants en France

-      Introduction du chapitre 5 – page 3

-      L'Afrique face aux enjeux de l'immigration clandestine – pages 4 à 6

-      La migration en France, en 2022 – pages 6 à 11

-      L'immigration dans l'Union européenne – pages 11 à 14

-      La migration en Europe, reste en 2022, un sujet inquiétant de la société – pages 14 à 18

-      La migration qui depuis quelque mois, pour toute autre raison, est devenue un sujet récurrent – page 18

-      Un autre bouleversement mondial qui était prévisible – page 18 et 19

-      Le changement climatique sera bientôt un autre motif de migration, notamment en Afrique – pages 19 à 26

-      Les passeurs, principaux responsables des naufrages dans la Manche – pages 26 à 28

-      En 2022, le nom de Calais est encore souvent cité - page 28

-      Entretien à Calais, avec un migrant sachant s'exprimer correctement en Français – pages 28 et 29

-      Migrations africaines, un défi de demain – pages 29 à 31

-      7 idées reçues sur les migrations climatiques – pages 31 à 35

-      Le changement climatique à l'origines des migrations forcées en Afrique – pages 35 et 36

-      Un autre rapport sur le climat – pages 36 et 37

-      Une poursuite presque identique de la politique française d'antan, à propos de la migration – page 37

-      La réalité des migrants, dans des chansons – pages 37 à 39

Chapitre 6 : L'Afrique en 2022

-      Introduction du chapitre 6 – page 41

-      Prévision réelle mais pas alarmante – page 42

-      L'Afrique en 2021, et en 2022 – page 42

-      Situation du Sénégal en 2022 – pages 42 à 45

-      Des réponses aux interrogations qui dominent notre époque actuelle – pages 45 à 75

  • L'année 2021 – pages 45 à 61
  • L'année 2022 – pages 61 à 75

-     La fin d'une époque, et le début d'une autre – pages 75 à 78

Chapitre 7 : Conclusion de ce mémoire

-      Avant-propos de ce 7ème chapitre – pages 80 et 81

-      Conclusion globale de ce mémoire – pages 81 et 82

-      Conclusion intermédiaire de ce mémoire – pages 82 et 83

-      Conclusion actuelle de ce mémoire – pages 83 et 84

-      Conclusion finale de ce mémoire – pages 85 et 86

Sommaire du tome 3 de l'édition de 2022

Tome comportant les 29 annexes du 3ème & dernier mémoire universitaire

-      L'immigration en Europe, au début du 21ème siècle – pages 3 à 19

-      Hommage à une dame inconnue – page 20

-      Les indésirables du coronavirus – pages 21 à 23

-      Un virus qui a tout changé

  • Un changement inattendu – page 24
  • La découverte d'un monde que nous voulions ignorer – pages 24 à 26
  • Histoire des virus aux XXème et XXIème siècle – page 26
  • Les épidémies marquantes du XXIème siècle – pages 26 à 28
  • Un mot avec lequel on va devoir s'habituer – page 28 et 29
  • Une période nouvelle durant laquelle, nous avons beaucoup appris – pages 29 à 32
  • Le combat du XXIème siècle – pages 32 à 35
  • Et si on essayait autre chose – page 36 et 37
  • Les effets du virus qui 18 mois après, continu d'inquiéter – pages 37 à 40
  • Une nouvelle évolution qui met un terme, à de brefs espoirs – pages 40 et 41
  • Une obligation vaccinale jamais connue – page 42
  • Affamer les réfractaires – page 42
  • Vacciner le monde entier – page 43
  • Déjà plus de 10 000 morts en Europe, des suites de la vaccination anti-covid – pages 43 et 44
  • Peut-on résister, sans être hors la loi ? – pages 44 et 45
  • Un doute non toléré – pages 45 à 48
  • 4ème vague ? Pas sur du tout, car personne ne peut prédire le risque à venir, d'être infecté – pages 48 et 49
  • Le calcul "bénéfice-risque" du vaccin – pages 49 et 50
  • Des alertes suffisantes – page 50

-      Depuis mars 2020, une pandémie causée par un virus, bouleverse toute la planète – pages 51 à 72

-      La pandémie du Covid-19, et le continent africain – pages 73 à 98

-      La fabrique des pandémies – pages 99 à 109

-      JMS, l'Afrique & la religion – page 110

-      Le catholicisme en Afrique – pages 111 à 113

-      L'islam en France – pages 114 à 119

-      Les valeurs que je conserve en 2022 – page 120

-      La vie de JMS, de 1994 à 2022 – pages 121 et 122

-      Les expériences sociales de Jean marie SMIS – pages 123 et 124

-      Et si c'était cela, la clé du bonheur – pages 125 à 129

-      Les droits des femmes – pages 130 à 139

-      Au Mali, l'opération Barkhane semble déstabilisée – pages 140 à 144

-      Qu'est-ce que la pauvreté – page 145

-      Pauvreté des populations d'Afrique – pages 146 à 153

-      L'Afrique et la question des diasporas – pages 154 et 155

-      La diaspora et la sape africaine – pages 156 à 164

-      Les émigrés de la Présidentielles en France – pages 165 à 171

-      Le confort en Afrique – pages 172

-      L'hawala, un système de paiement relativement inconnu – pages 173 à 177

-      La jeunesse africaine, le grand défi à relever – pages 178 à 186

-      L'Afrique, menace objective ou partenaire incontournable – pages 187 à 206

-      Des réponses aux interrogations qui dominent notre époque actuelle – pages 207 à 215

-      Chiffres & intégration de ceux et celles qui ont besoin d'une carte de séjour pour vivre en France -   page 219

-      Tiken Jah Fakoly – pages 220 à 226

 

Total du mémoire de 2022 : 484 pages

19 mai 2022

Volet 4 du blog pour le SC en 2022

Des années ont passé. En 2022, en même temps que je termine mes études universitaires sur les traditions & coutumes africaines, je continu à étudier et à œuvrer pour la migration des africains et de peuples orientaux.

Afin de montrer à des personnes qui ne croyaient pas suffisamment, à mon attrait pour les migrants, je mets dans ce blog, le sommaire de mon dernier mémoire universitaire désormais rendu, et accentué sur la migration africaine. La liste des sujets traités, leur permettra éventuellement de changer d'avis sur leurs idées préconçues me concernant.

Toutefois en avril dernier, faisant suite à une pandémie de deux ans, qui nous a beaucoup interrogé, suivie d'une élection présidentielle qui s'est terminé par un "remake" de 2017, mêlée à un conflit guerrier épouvantable à nos portes, nous ont démontrés que nous vivons désormais une tout autre époque.

Toutefois des bénévoles de toutes générations, restent attentifs à ce qui nous entoure, et ne manquent pas de partager leurs solutions pour solutionner de nouvelles formes émergeantes de précarité.

En effet, les conséquences de la reprise après une crise sanitaire mondiale, et surtout ceux d'un conflit meurtrier en Europe, ont créés en France, une inflation absente depuis plus de trente ans, mais surtout une précarité énergétique qui ne produira que des effets réellement graves, que dès la fin de l'automne prochain.

Donc sans tomber dans le catastrophisme, il faut donc se préparer à des situations qui frôlent la panique ou au mieux, la peur du lendemain. Une structure départementale apparemment soucieuse des autres, m'a fait part d'une opportunité qui correspond non pas à des solutions toutes faites pour cette autre forme de précarité, mais à un atelier innovant qui permet la prévention de ces nouvelles contraintes familiales.

Après des mises au point, dès la fin de ce mois de mai, je réponds donc présent à ce nouveau besoin, et je prépare avec le collectif créé, la faisabilité de ces rencontres utiles. A noter que lors de la première rencontre de cette initiative, pour notamment officialiser la concrétisation de ce groupe de travail, qui sera probablement évolutif en permanence, j'ai confirmé mon attachement à cette problématique qui sera sans nulle doute, une des préoccupations permanentes, surtout chez les locataires.

J'ai donc rappelé en cette occasion, qu'en 2019, j'ai décidé après avoir été durant 13 ans, un administrateur élu du 3e bailleur de France avec plus de 40 100 logements, de continuer à rester représentant des locataires, dans une association reconnue qui me permettra d'exprimer mes valeurs, mais avec un souhait d'agir très différemment qu'auparavant. J'ai rappelé également qu'après une crise sanitaire internationale causée par un virus et plus récemment, qu'après un commencement d'une inflation jamais connue depuis plus de trente ans, j'estime désormais pouvoir continuer à être utile aux locataires, mais dans un registre qui les préoccupe plus quotidiennement.

C'est pourquoi, j'ai rappelé également que à ce collectif départemental, qu'il a soulevé un besoin récent qui peut rapidement devenir concret. Les jours suivants, j'ai donc mis en évidence que j'étais prêt à y répondre bénévolement, mais sous condition, que le groupe de travail créé soit reconnu pour son utilité. En effet, j'ai constaté qu'il était nécessaire de préciser, que je ne veux plus m'investir dans un engagement qui ne serait plus utile, ne serait-ce que localement. Je souhaite continuer à utiliser mon réseau et ajouter d'autres "branches", éventuelles, à condition de ne pas passer du temps pour presque rien. J'ai donc conclu cette première intervention, en précisant que je souhaite continuer à être utile aux locataires, mais plus efficacement à court et moyen termes.

Juste après cette première rencontre, j'ai aussi compris qu'en plus de ce souci de l'autre, cette initiative départementale correspond à ce que je fais déjà, quelques heures par mois, au sein de l'équipe d'accueil du secours catholique de Saint-Omer

J'en ai conclu que je pourrais ainsi proposer à toutes les familles accueillies qui le souhaitent, souffrant aussi de la précarité énergétique, et comme les autres, prêtes à s'investir pour être davantage actrices de leur devenir, en ne se contentant pas de se lamenter, de participer à ces ateliers sans engagement et gratuits, organisés par une association départementale, qui s'approche elle aussi, d'une inquiétude qui se généralise.

Cette initiative permettra d'établir un planning qui lui demandera d'intervenir sur tous le département du Pas-de-Calais, et souhaite apporter de vraies solutions, en répondant à la prévention, et à la lutte contre la précarité énergétique.

Cependant, comme le modèle d'organisation de ces ateliers sera très bientôt opérationnel, et répondra localement à de nouvelles difficultés plus généralisées, il est conseillé de les multiplier un peu partout dans le département, car ce problème étant national, même si les moyens financiers de chaque famille sont différents, toutes seront concernées.

En conclusion, à l'heure où je termine la rédaction de ce document, ce besoin semble avoir une répercussion que je ne soupçonnais pas lors de ma réponse à ce projet utile. En effet, récemment une association de consommateurs, intéressée par la méthode qui sera utilisée, souhaite s'engager dans ce qui sera très bientôt, un nouvel aléa des familles, qui s'ajoutera à ceux déjà présents.

Je constate aujourd'hui, et j'aurai préféré me tromper, que c'est loin de s'arrêter là, et que mes craintes des instants précédents se révèlent exactes !!!

Bien avant de conclure ce blog, j'estime que les réponses qui aideront les familles qui souhaitent être aidées, me permettront de continuer à aider les publics fragiles, et la mise à jour d'un autre blog mis bientôt en ligne, en fera partie.

Malgré ma réponse positive à cette autre inquiétude, je continue mes interventions auprès des priorités de certain(e)s migrant(e)s, car c'est un défi qui fait partie de mes valeurs.

 

 

17 mai 2022

Volet 3 du blog pour le SC en 2022

Les années ont passées, et durant tout ce temps, en dehors d'autres activités bénévoles en France et en Afrique, j'ai continué d'œuvrer pour les personnes accueillies à St-Omer, et parfois en utilisant mes relations pour d'autres endroits, et parfois même pour des étrangers aillant besoin d'aides administratives.

Mais en mai 2021, je me devais de remettre en question, le comportement du Secours catholique à mon égard. Déjà, j'avais été très déçu en 2019, quand Caritas-France, le siège du Secours catholique à Paris avait considéré que seules des personnes salariées du groupe, pouvaient intervenir pour aider les Africain(e)s chez eux. J'en ai ensuite pris mon parti, et j'ai continué d'œuvrer bénévolement en Afrique jusqu'en mars 2020. Mais ce qui a suivi deux ans après m'a interrogé plus profondément.

Tout en continuant d'œuvrer dans l'équipe du Secours catholique de St-Omer, en respectant les consignes appliquées depuis juin 2020, j'ai appris que le Secours catholique du Pas de Calais recherchait des bénévoles pour aider les migrants. Une fois de plus, il était évident que la délégation de cette association importante, qui gère mon département, ne s'intéressait pas à ce que je lui proposais depuis six ans.

Décidé d'aller à la rencontre de Béthune, où j'étais tout de même invité, pour rappeler à toutes les personnes présentes, l'absurdité de l'obstination du Secours catholique qui communique beaucoup, mais se limite beaucoup trop dans la prise en compte du bénévolat dont il peut bénéficier depuis six ans.

Ce jour-là, il me semblait avoir enfin été entendu, et le 15 septembre suivant, je suis invité àparticiper à une journée de découverte au Centre de Calais, afin de m'imprégner de ce que les migrants et les bénévoles vivent au quotidien, dans l'unique centre d'accueil de cette ville de 73 000 habitants, très convoitée par les nombreux exilés clandestins qui à 95% veulent aller au plus vite en Angleterre, dans le pays voisin, après avoir traversé la Manche. Durant cette observation, j'ai aussi pu constater les besoins qui manquent et évaluer les possibilités de ce que je pouvais apporter. Je connaissais depuis très longtemps, les difficultés régionales de cette forme d'impasse mais en y allant pour la 1ère fois, je maitrisais un peu mieux le sujet qui bouleverse les droits de l'homme, chers à la France.

Effectivement, depuis le milieu des années 1990, la ville et les alentours de Calais attirent un nombre important d'exilés qui tentent de traverser la Manche pour se rendre en Grande-Bretagne. Ce pays étant resté à l'écart des accords relatifs à la libre circulation des personnes au sein de l'Union européenne, ces derniers ne peuvent franchir la frontière et se retrouvent bloqués dans le Calaisis. Afghans, Irakiens, Iraniens, Soudanais, Syriens, Kurdes, Érythréens, etc…, des hommes, des femmes et des enfants transitent ainsi par Calais depuis maintenant vingt ans. L'immense majorité d'entre eux fuient la guerre ou la répression et relèvent d'un besoin de protection internationale : ce sont des réfugiés que la France, le Royaume-Uni et l'ensemble des États de l'Union européenne se sont engagés à protéger lorsqu'ils ont signé, en 1951, la Convention de Genève sur les réfugiés.

Mais entre la ratification des textes et leur mise en pratique, il y a parfois souvent des écarts, qui sont même parfois béants ... Après la destruction du hangar de Sangatte en 2002 qui, sans être une réponse satisfaisante, offrait cependant un minimum de conditions matérielles pour survivre, le seul objectif de la politique conduite par les pouvoirs publics locaux comme nationaux, a été de rendre invisibles ces réfugiés. Violences, absence de tout aménagement, évacuations musclées, répression policière, placements en rétention, etc., toutes les formes de dissuasion ont été employées pour tenter de convaincre les exilés d'utiliser d'autres routes pour rejoindre la Grande-Bretagne et d'abandonner Calais. De fait, la façon dont, depuis des années, ces exilés sont "non accueillis " et constituent un reniement des engagements internationaux de l'Union européenne, et un véritable déni d'humanité.

Force est de constater qu'après tant d'années, cette politique est non seulement un échec, les exilés vont toujours aussi nombreux à Calais, mais qu'elle n'apporte aucune réponse ni aux réfugiés, ni aux Calaisiens, ni aux collectivités locales ou régionales.

Face à cette impasse, et fort de son action importante menée sur le terrain par ses équipes bénévoles auprès des exilés, le Secours Catholique - Caritas France a entrepris en 2013 de convaincre les pouvoirs publics de lancer une mission de réflexion et de travail pour que puissent être élaborées des solutions alternatives à ce non-accueil. Début 2014, le ministre de l'intérieur a donné son accord de principe a une telle démarche. Des discussions s'en sont suivies, et une mission, construite entre le "Secours Catholique - Caritas France", "Médecins du monde" et le ministère de l'intérieur a été confiée, en septembre 2014 par le ministre, à Jérôme Vignon (Président de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (ONPES)), et Jean Aribaud (Préfet honoraire et ex-préfet de la région Nord – Pas-de-Calais).

Après avoir rencontré de nombreux interlocuteurs associatifs, étatiques et élus locaux, ces deux personnalités rendront leur rapport au ministre en mai 2015, et formuleront un certain nombre de préconisations destinées à "sortir" de l'impasse que représente l'absence de toute protection pour ces hommes et ces femmes.

Dès l'automne 2014, pour contribuer au travail de la mission ministérielle, le Secours Catholique - Caritas France, et sa délégation du Pas-de-Calais, a souhaité lancer une série d'entretiens approfondis avec ces exilés, afin de recueillir leurs paroles, de mieux comprendre les raisons pour lesquelles ils en étaient venus à vouloir passer en Grande-Bretagne, de mieux cerner les aléas de leur parcours, de leur errance, de leurs souffrances, mais aussi, et surtout, leurs espoirs et leurs attentes.

Cette action a été baptisée "je ne savais même pas où allait notre barque"

Comme à chaque fois où l'on se met à l'écoute attentive et chaleureuse des hommes et des femmes en situation de précarité, des réalités méconnues sont apparues au grand jour. Cette démarche d'entretiens approfondis le confirme : le rapport et l'analyse qu'il contient viennent ainsi bousculer fortement certaines des idées reçues qui sont répétées à l'envi par la presse et les responsables politiques sur les "migrants de Calais".

Bien qu'il serait présomptueux de généraliser trop rapidement les enseignements qui en ressortent, les acteurs qui ont retranscris ces constats peuvent cependant déjà "tordre le cou" a quelques représentations :

- La Grande-Bretagne ? Ce n'est pas l'eldorado rêvé mais, pour la plupart, un choix par défaut !

- Les filières ? Elles n'ont sans doute qu'un impact mineur sur le choix de la destination pour une partie importante des exilés.

- Les "migrants de Calais" ? Du fait de la diversité des situations, des parcours, des attentes et des projets, penser une réponse unique qui serait "la" solution s'avère inopérant et inefficace.

- Les "migrants de Calais" ? Ce sont d'abord des hommes, des femmes et des enfants qui ont fui parce qu'ils n'avaient pas d'autres choix.

Ceux et celles qui ont recueilli la parole de ces exilés, ont entendu des réfugiés qui ont cru et croient encore que l'Europe est une terre d'asile, et qu'au moins ils pourront y être accueillis et traités avec respect et humanité.

Les acteurs des associations concernées, (y compris le Secours Catholique ), à l'issue de ce travail, espéraient que le travail réalisé par et en lien avec Jérôme Vignon et Jean Aribaud, réussirait à convaincre les décideurs c’est-à-dire, l'État, les collectivités locales et régionales, les autres États de l'Union européenne, qu'une autre façon de répondre aux attentes des exilés est possible, et que la voie d'un accueil respectueux des personnes est non seulement une exigence éthique et morale, mais aussi la seule solution raisonnable pour tous.

Ce travail, à sa modeste mesure, avait pour ambition d'y contribuer. Moi, il m'a permis de mieux ce jour d'octobre 2021, de mieux comprendre, une situation qui demandent l'application de valeurs humaines.

Cette journée de découvertes m'a aussi permis d'essayer de comprendre où je serais utile au sein de ce que j'appellerais "une marée humaine de personnes désorientées, et face à des incompréhensions".

Le matin de ce mercredi, Jacky, l'un des responsables d'alors, de ce seul centre dans le Calaisis, depuis une vingtaine d'années, m'a expliqué que le Secours catholique avait depuis peu, loué un bâtiment assez proche de la rue de Moscou à Calais, pour y réaliser l'apport d'aides demandant une plus importante individualisation de services indispensables et souvent complémentaires à ceux déjà apportés dans ce centre d'accueil.

Ce nouveau lieu disponible prochainement, permettrait également de mettre en place des compétences manquantes à ce centre d'accueil unique à Calais, et de prévoir les besoins des prochaines années, car le phénomène de la migration humaine risque de s'amplifier lors des prochaines années. Face à ces prochaines amplitudes, une structure comme le Secours catholique se doit d'anticiper cet afflux de personnes étrangères et de concevoir son rôle dans ces prochaines années.

Plusieurs jours ont passée et je croyais naïvement que je pourrais être enfin utile à des étrangers souhaitant vivre en France, car la durée de la crise sanitaire m'avait éclairé sur une éventuelle inutilité d'aller en Afrique aider des familles africaines, alors que je peux être utile à tant d'étrangers déjà en France.

Le 21 septembre suivant à Béthune, moins d'une semaine après avoir découvert la réalité de la problématique des migrants à Calais, j'ai été convié à représenter mon territoire pour présenter le bilan de la matinée du 21 juin dernier, organisée par le Secours catholique afin d'espérer recruter des bénévoles motivés par cette thématique.

Très désagréablement surpris de cette journée, je rappelle que Atina, la responsable de ce territoire allant approximativement du Béthunois à l'audomarois, m'avait invitée il y a plusieurs mois, à représenter notre territoire, pour présenter à toutes les équipes de notre département, intéressées par la thématique des migrants, le bilan des rencontres sur les différents territoires de notre département. J'ai donc préparé cette rencontre, mais sur place, j'ai constaté que l'ordre du jour ne ressemblait plus du tout à ce qui m'avait été dit.

Hormis qu'Atina n'a pu assister à l'animation de cette rencontre, pour un motif personnel compréhensif, j'ai constaté que tout était déjà décidé sans nous, et qu'il n'y avait plus de place pour d'autres besoins évidents que j'avais très récemment mentionnés. Le soir en rentrant chez moi, j'ai aussi découvert un mail représentant la feuille de route du SC pour 2021 à 2024, qui détaille déjà le projet du SC auprès des migrants pour ces 4 années. A sa lecture, j'ai constaté que ce projet n'incluait la possibilité d'aucun de mes projets qui semblaient pourtant nécessaires à ce public défavorisé.

Partant de ce constat, qui ignore une partie des effets évidents des migrations de notre région, tout me semblait resté figé au Secours catholique, et je considérais donc dès ce jour qu'il était temps d'agir autrement. Effectivement, je n'ai plus de raison valable pour continuer à donner de mon temps à une structure associative, qui depuis 6 ans ne se préoccupe pas de ce que je peux lui apporter.

Persuadé que mes compétences dans la formation, et les nombreuses expériences vécues en Afrique, intéresseront une autre structure associative. Comme à l'accoutumé, j'avais envisagé rapidement, que dès le lundi suivant le 15 octobre 2021, je réaliserais des démarches pour rejoindre une autre équipe de bénévoles.

Je persistais à penser que la crise sanitaire en France, n'empêche pas d'aider les étrangers qui ont besoin de cours d'alphabétisation améliorés, et de suivi administratif adapté.

Dans les derniers jours de septembre 2021, plusieurs idées qui me permettraient de rester utile dans le Pas-de-Calais, me semblaient possibles. Pour ne pas passer à côté de propositions intéressantes, j'ai attendu les diverses offres qui me montrent que l'aide aux migrants, ne se cantonnent pas au Pas-de-Calais, ni au Secours catholique. Il est donc temps d'étudier d'autres possibilités de me rendre utile à une population de défavorisés.

Mais avec un peu de recul, j'ai estimé qu'en ces temps troublés, il ne suffit pas de vouloir se rendre utile bénévolement, encore faut-il pouvoir rejoindre une structure qui répond à mes souhaits. Dans ma réflexion, je conservais à l'esprit que je suis en retraite, et la vie seul en appartement est limitée, pour quelqu'un qui durant toute sa vie a été très actif. J'ai la chance d'être encore en bonne santé, et donc ai besoin pour mon équilibre, de m'occuper à l'extérieur, un peu chaque jour, pour notamment me considérer utile, qui pour moi, depuis que je suis à la retraite, a toujours été un "leitmotiv" important. Je me devais donc de rester cohérents avec mes activités futures.

Le 4 octobre 2021, Juliette Delaplace, responsable du Centre de Calais, m'a envoyé un mail, me précisant notamment les prochains besoins du Secours catholique à Calais. Sans conviction, j'ai tout de même pris le temps d'analyser le contenu de ce courrier.

Elle a ainsi évoqué que le Secours Catholique a développé une pédagogie en matière d’apprentissage du français langue étrangère à destination des adultes anglophones et propose de très nombreuses ressources. Cette institution d'aides présente aussi à Calais, a le projet de mettre en place, un atelier "autonome" à savoir qui peut se suivre en tant que tel sans s’inscrire dans un cycle d’ateliers à l’accueil de jour pour pouvoir exprimer le "courant". Puis, des cours individuels à destination de personnes souhaitant s’installer en France dans le cadre d’un cycle de cours qui ont déjà lieu ponctuellement chez les bénévoles ou à l’accueil de jour et que le Secours catholique projette, après sa prochaine ouverture, proposer au sein du nouveau lieu géré par le Secours Catholique que sera la Maison d’Entraide et de Ressources (MER).Afin de compléter l'offre, Juliette m'a fait également part de projeter la création d'ateliers collectifs à la MER à destination des personnes souhaitant s’installer en France. Elle a eu aussi l'honnêteté de m'informer ce jour-là, que pourle moment, seuls des ateliers "autonomes" et des cours individuels chez des bénévoles ou à l’accueil de jour ont lieu. La MER selon elle, devrait ouvrir ses portes courant 2022.

Selon également de la part de Juliette, le besoin est donc là, et mon aide serait précieuse sans délai pour les ateliers "autonomes" et des cours individuels. Je pourrais ensuite rejoindre la "MER" pour proposer des ateliers collectifs.

Suite à ma visite du 15 septembre précédent dans ce centre d'accueil à Calais, j'ai considéré que cette offre pouvait m'aider à développer le projet d'apprendre le "français" autrement.

C'est ainsi tout en continuant de rester membre du Secours catholique de St-Omer, qu'une nouvelle expérience m'offrait l'opportunité de continuer à agir pour prolonger ma façon d'aider notamment tous les Africains.

Après diverses démarches, j'ai démarré le 18 octobre 2021, une nouvelle expérience de bénévole au Centre d'accueil de Calais, du Secours catholique, en corrélation avec mon projet universitaire qui fait partie de mes études ethnologiques qui se terminent en fin mai 2022, et qui me permettra entre autres, de mieux aider tous les exilés.

Durant toutes ces années passées, j'ai effectué seulement 2 séjours dans des pays d'Afrique anglophone, l'Afrique du Sud et le Ghana, qui lui est à côté du Togo où je suis allé souvent. J'ai toujours favorisé l'Afrique francophone, bien que parlant anglais, il m'est plus facile d'avoir des contacts dans ma langue maternelle, avec les populations des pays visités.

Mais au centre d'accueil de Calais, il y avait en cette période, de nombreux jeunes exilés Soudanais, qui n'avaient pas le souhait de rester sur le sol français, mais de rejoindre l'Angleterre voisine, le plus rapidement possible.

Toutefois, la complexité des admissions dans ce pays d'outre-manche, et avec le "Brexit" qui s'est ajouté en décembre 2020, se sont encore accentuées des derniers temps. Elles ont atteint un tel point, que de nombreux de ces migrants sont parfois obligés de rester sur le sol français jusqu'à 3 ou 4 ans, voire plus. Donc ces contraintes, après un certain temps, les obligent à enrichir un peu leur vocabulaire en français, ne serait-ce que pour des besoins quotidiens.

C'est ainsi que des candidats déterminés à vouloir rejoindre la Grande-Bretagne, peuvent continuer à fréquenter depuis octobre dernier, lors des 3 après-midi par semaine, que cet unique centre de Calais les accueille gracieusement et chaleureusement, un atelier baptisé "atelier autonome", afin d'apprendre les principales expressions françaises nécessaires chaque jour, et sans devoir s’inscrire dans un cycle d’alphabétisation classique. Parmi eux, il y a aussi des personnes migrantes qui veulent s'occuper "utilement" pendant ces trois après-midis hebdomadaires.

Pour les autres, notamment ceux et celles qui souhaitent s'installer sur le sol français, car il y en a quelques un, ils(elles) sont invité(e)s en parallèle de leurs démarches administratives, à rejoindre bientôt gracieusement un atelier d'alphabétisation, dans un autre centre de Calais, mais en dehors des 3    après-midi par semaine consacré à l'accueil de jour.

A ces instants, le plus difficile de mes interventions envers un public très souvent anglophone, et arabe, était de fidéliser cet apprentissage de langage qui s'avère rapidement trop long. En effet les candidats ne comprennent pas toujours très vite, que le "français" ne s'apprend pas en quelques mois, même quand on a déjà un bon niveau scolaire, dans sa langue maternelle. Surtout quand on veut s'insérer professionnellement en France, une carte de séjour, puis éventuellement une naturalisation, demandent beaucoup de temps. Mais cela tombe bien, car par définition, j'ai appris ces dernières années, que l'Africain(e) est souvent patient(e), mais je dois désormais admettre que les jeunes migrants, le sont un peu moins.

Cette année de différentes pratiques à Calais, me permettra peut-être d'avoir aussi plusieurs mois pour me préparer à des cours collectifs d'alphabétisation à destination des personnes souhaitant s’installer en France. Le Secours catholique souhaite ouvrir dans la Maison d’Entraide et de Ressources (MER), un projet proche géographiquement du centre d'accueil actuel de Calais, mais qui théoriquement à ce jour, ne sera pas vraiment fonctionnel avant l'automne 2022. 

C'est au sein de ces cours collectifs que je pourrais probablement mettre en place, une partie de mon projet d'organiser des cours d'alphabétisation, en pouvant utiliser des méthodes plus adaptées aux attentes actuelles, et avec l'espoir de constater l'augmentation des bénévoles pour animer ces cours nécessaires pour participer à l'indépendance des migrants souhaitant une meilleure situation en France.

Diverses expériences de ma vie, m'ont aussi appris que l'on apprend davantage à regarder, à écouter puis à retenir, qu'à parler. Certes, c'est parfois difficile pour une personne à tendance volubile, mais il en est souvent ainsi, pour être efficace ensuite.

Plusieurs mois ont passé durant lesquels l'actualité locale pour les migrants a été parfois intense. Il y a notamment eu la grève de la faim pour dénoncer le "harcèlement que subissent les migrants à Calais"

Pour le Secours Catholique, il y a du sens à s’engager auprès des personnes migrantes à Calais.  Les personnes exilées sont des pauvres parmi les pauvres. La France est la patrie des droits de l’homme : "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits" (article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme).

Actuellement, à Calais, la dignité des personnes exilées n’est pas très souvent respectée. On renie les valeurs de la République française. La loi de 2009 sur l’inconditionnalité de l’accueil dit que toute personne sans abri et en situation de détresse a le droit d’avoir accès à une mise à l’abri.

Toujours en octobre 2021, face à de telles incompréhensions, un prêtre et deux militants associatifs ont entamé une grève de la faim pour dénoncer le "harcèlement que subissent les migrants à Calais" Dèss le 11 octobre, le père Philippe Demeestère, prêtre jésuite et aumônier du Secours catholique pour le Pas-de-Calais, âgé de 72 ans, qui vit à Calais depuis 2016, a entamé une grève de la faim, l’homme d’Eglise, accompagné de deux militants associatifs, Anaïs Vogel, 35 ans, et Ludovic Holbein, 38 ans, tous trois ont pris la décision radicale de ne plus s’alimenter.

Installés dans l’église Saint-Pierre de Calais, tous les trois dénonçaient "le harcèlement psychologique et physique"insupportable que subissent les exilés de Calais" de la part des autorités, précisait un porte-parole du Secours catholique.

"Ils sont déterminés à aller au bout face à l’escalade de la violence dont font preuve les autorités face aux migrants, ajoute l’association. Toutes les 48 heures, voire 24 heures, la police fait déguerpir les personnes et met leurs affaires à la benne."

Les grévistes ont trois revendications : l’arrêt des démantèlements des camps de migrants pendant la période hivernale, l’arrêt de la confiscation des tentes et des effets personnels des migrants et aussi l’ouverture d’un "dialogue" avec l’État sur le traitement des exilés pour obtenir l’autorisation pour les associations non-mandatées par l’Etat de pouvoir bénéficier de lieux pour les distributions d’aide humanitaire.

Les associations d’aide aux migrants avaient dénoncé, juste après, un "vol systématisé" de leurs affaires lors des expulsions de campements, une accusation récusée par la préfecture, mais que certaines photos confirmaient.

Le nouveau protocole, présenté, aux associations, "permettra de proposer un lieu de dépose plus accessible de ces effets, lesquels seront triés et séchés avant leur restitution aux migrants". En outre, "des plages horaires plus adaptées seront instaurées afin de répondre au mieux aux besoins de la population migrante", a affirmé le préfet.

"Comme toutes les autres rencontres, c’est une rencontre de pure forme, il n’y a rien à en attendre, les décisions ne se prennent pas au niveau de la sous-préfecture, a estimé auprès de l’AFP, le père Philippe. Il n’y a pas d’espace de discussion quand quelqu’un est en train de mourir de froid, sous la pluie, n’a pas accès à la nourriture ou autre chose."

Les grévistes de la faim appellent aussi la population à un jeûne de solidarité, dès samedi. Pour soutenir leur mouvement, une pétition a été mise en ligne et a recueilli près de 20.000 signatures, le vendredi 22 octobre 2021 au soir.

L'affaire faisait grand bruit, notamment dans la presse locale

De retour à Calais pour le médiateur du gouvernement. Didier Leschi, qui est aussi directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, doit faire pour la seconde fois, des propositions pour que cesse la grève de la faim de trois militants pro-migrants.

Le dossier est sensible. Davantage encore à l'approche de la présidentielle. D'un côté, la ligne rouge fixée par le ministère de l’Intérieur : ne pas laisser se reconstituer des jungles ou des points de fixation de migrants. De l’autre, un prêtre âgé de 72 ans et deux militants associatifs, qui ont entamé une gréve de la faim le 11 octobre pour réclamer précisément que les camps ne soient plus démantelés.

Au milieu se trouve Didier Leschi, directeur général de l'OFII, missionné par le gouvernement pour faire converger les positions. Un acteur local, grand connaisseur du dossier, craint qu’il n’y ait aucune possibilité d’accord.

Dans un journal, le premier mardi de novembre 2021, Didier Leschi avance pourtant deux propositions. D'abord que cessent les évacuations par surprise, que les personnes soient prévenues en amont et qu’elles disposent de 45 minutes pour ramasser leurs effets personnels. Insuffisant pour les associations concernées ou de soutien, qui campent sur leur revendication initiale : que cessent les évacuations. Deuxième proposition de Didier Leschi : que les migrants, un peu plus d’un millier, se voient proposer des solutions d’hébergement en dehors de Calais. C’est le point de blocage, le DG de l'OFII le reconnaît lui-même.

Les grévistes de la faim comme les associations répondent : vous ne pouvez pas forcer des gens à être hébergés en dehors de Calais, alors qu'ils sont précisément là pour tenter la traversée de la Manche. Ce sont en majorité des Afghans, des Syriens, des Soudanais, des Érythréens, non expulsables parce que leur pays d’origine n‘est pas sûr. Ils ne parlent pas français et rêvent de rejoindre une Grande-Bretagne où ils ont un contact, des proches, un point de chute...

Le gouvernement, pour l'heure silencieux sur la situation à Calais, y accorde en coulisses une vigilance toute particulière. "Leschi rend compte en permanence au ministère de l’intérieur", confie un acteur. Car au-delà de la mise à l’abri des migrants, l’exécutif a deux sujets : d'abord le curé, "prêt à mourir de faim dans son église", à en croire un élu local. Imaginez alors l’émotion suscitée… Ce même élu n’exclut pas "que le préfet prenne un ordre d’hospitalisation d’office avec pose d’intraveineuse pour le nourrir de force".

Deuxième sujet : la politisation de l’enjeu. Le député Insoumis du Nord Adrien Quatennens, s’est déjà rendu à Calais ce week-end pour voir les grévistes de la faim. "Gérald Darmanin a surtout un problème avec Natacha Bouchart, la maire Les Républicains de Calais", croit savoir un connaisseur. "Darmanin veut s’éviter un procès en faiblesse d'une élue de droite, qu’elle l’accuse de laisser se reconstituer une jungle." "C’est pour ça que Didier Leschi a été missionné, rebondit un parlementaire. Pour montrer que le gouvernement agit, sans s’exposer en direct."

Didier Leschi est un haut fonctionnaire, ancien préfet, qui a pratiqué les cabinets ministériels… Le profil idoine pour comprendre les contraintes politiques sans en faire lui-même. Mais ses propositions n'ont pas été suffisantes pour convaincre les auteurs de cette grève de la faim, de cesser leur mode de revendication.

Dès le jeudi 04 novembre 2021, les grévistes de la faim qui soutenaient la cause des migrants de Calais n'étaient plus que deux. En effet, depuis ce jour, le prêtre Philippe du Secours catholique de 72 ans a dû interrompre sa grève de la faim après 25 jours sans s’alimenter, qui soutenait cette cause de la même manière que les deux autres militants. Il dénonçait aussi, le sort des exilés présents à la frontière avec le Royaume-Uni, tantôt chassés de leur lieu de vie temporaire par les forces de l’ordre toutes les 48 heures, tantôt soumis à des traitements dégradants, comme la saisie et la destruction de leurs effets personnels, des violences physiques ou verbales et des humiliations en tout genre.

Une semaine après, alors que les tentatives de médiation avaient échoué jusque-là, les organisations mobilisées sur le terrain, dont le Secours Catholique, continuaient de demander l’arrêt des expulsions de campements. Les deux grévistes continuaient leur action, pendant que l'état français montrait ses limites dans la négociation. Chacun "campait" donc sur ses positions.

Face à un "statut-quo" de la négociation en cours, un entretien avec Juliette Delaplace, chargée de mission "Personnes exilées sur le littoral Nord" au Secours Catholique, et responsable du centre d'accueil de jour de Calais, avait eu lieu les jours suivants.

Une seule question, est posée à Juliette : les tentatives de médiation avec les grévistes et les associations sont pour l’heure un échec. Que pense le Secours Catholique des propositions avancées par le gouvernement ? Elle répond :

"Rappelons d’abord que les demandes des grévistes, à savoir la fin des expulsions de campements et des confiscations ou destructions d’affaires personnelles au moins pendant la durée de la trêve hivernale, sont très raisonnables. Et malgré tout, nous constatons que le gouvernement n’est pas prêt à changer le logiciel sécuritaire et répressif qu’il a mis en place à Calais depuis maintenant 5 ans.

Afin de lutter contre un risque d’appel d’air et de reconstitution d’une jungle, ainsi qu’il le justifie, il met en œuvre des pratiques qui relèvent du harcèlement quotidien, en complète violation des droits fondamentaux, tel que cela a été dénoncé notamment par la Défenseure des droits ainsi que la Commission nationale consultative des droits de l'homme. En refusant les demandes des grévistes, le gouvernement refuse une trêve des violences et des violations des droits humains, il refuse de réfléchir à des solutions qui passeront forcément par le respect de ces droits. On ne peut que regretter ce refus.

Rappelons aussi que nous, associations, ne souhaitons évidemment pas que les personnes dorment dehors, et qu’une "jungle" se reconstitue. Le laisser penser est malhonnête. Nous ne faisons que le constat qu’à Calais, les personnes n’ont d’autre solution que de rester à la rue pour espérer traverser en Angleterre. Et pire, comme me le faisait remarquer une bénévole, ici à Calais, elles n’ont même plus où rester "dehors", expulsées en permanence de leurs campements. 

Une fois cela posé, nous estimons que les propositions du gouvernement sont largement insuffisantes et déconnectées des réalités du terrain : elles ne répondent ni à l’urgence de court terme, ni aux problématiques de long terme. Le médiateur dépêché par le gouvernement a proposé que les personnes soient prévenues en amont des évacuations et qu’un délai de trois quarts d’heure leur soit laissé pour récupérer leurs effets personnels : mais cela ne va rien changer ! Les personnes vont s’expulser d’elles-mêmes, avant de revenir. Et celles qui ne seront pas sur leurs campements au moment de l’avertissement ne seront pas au courant. C’est une proposition inopérante.

Quant à l’annonce faite d’une création d’un "sas de mise à l’abri" avant "redirection vers un hébergement pérenne en dehors de Calais" (qui demande d’être précisée dans ses modalités), elle dénote une absence de travail de fond auprès des exilés et des associations de terrain pour comprendre les enjeux de terrain et les réalités de vie de ces personnes. Car qui peut croire que l’on quitte le Soudan ou l’Érythrée pour un hébergement ? Il faut comprendre les raisons qui poussent ces personnes à rejoindre l’Angleterre. Elles le font soit parce qu’elles ont été déboutées de leur demande d’asile en France, soit parce qu’elles se retrouvent coincées dans le règlement Dublin, soit aussi parce qu’elles ont des proches et un projet de vie là-bas".

L’une des solutions imaginées par certaines associations serait la création de "maisons des migrants" sur le littoral, à l’instar de ce qui existe au Mexique, pour permettre aux personnes en transit d’être accueillies en sécurité, dans le respect des droits humains, avec un accès au droit et à l’information. Une idée balayée d’un revers de la main par les autorités, sous pression vis à vis du Royaume-Uni qui met tout en œuvre pour réduire le nombre de traversées dans la Manche en allant jusqu’à menacer la France de ne pas verser l’aide promise visant à renforcer la surveillance de ses frontières.

Le prêtre imagine, sans que cet avis ne soit partagé par les deux autres grévistes, la création d’un centre à la frontière où les exilés pourraient déposer leur demande d’asile pour le Royaume-Uni. Avec le risque, comme l’ont démontré les projets farfelus du gouvernement britannique, qu’un centre ne soit finalement créé à mille lieues du pays, dans une logique d’externalisation de la demande d’asile.

Au début des premières négociation, en fin du mois d'octobre 2021, un acteur local, grand connaisseur du dossier de Calais, craignait déjà qu’il n’y aurait aucune possibilité d’accord. En effet, j'ai constaté également, que la divergence d'opinion qui malgré le contexte, n'évoluait pas

Compte tenu du renforcement actuel des dispositions de l'Angleterre vis-à-vis de tous les migrants qui tentent de gagner ce pays, il n'est pas nécessaire d'être spécialiste du sujet, pour comprendre que la situation de ces exilés sera dans les prochains mois, voire les prochaines années, de plus en plus difficile. Le "Brexit" qui en 2016, a été voté par une majorité de britanniques, mentionnait déjà outre leur volonté de quitter l'Union Européenne (UE), également une volonté parmi eux, de mettre fin à l'immigration massive qu'ils supportent depuis des années. Ils considéraient déjà que les gouvernements français successifs, étaient responsables ce qu'ils considéraient comme une invasion.

En 2021, le "Brexit" est appliqué, et la situation de la migration s'est donc aggravé comme cela était prévisible.

Compte tenu des espoirs de ces jeunes exilés, je comprends ainsi mieux, leur désintéressement à vouloir apprendre correctement le français. Pour les quelques semaines ou mois qu'ils espèrent devoir passer à Calais, la maitrise de quelques phrases de base suffisent parfois.

Or ce que ces jeunes étrangers voulant traverser la Manche, ne veulent pas encore souvent admettre, c'est que la situation n'est plus du tout la même qu'avant 2020. Je comprends leur volonté à vouloir s'installer en Angleterre, mais désormais la durée de leur présence en France, risque de perdurer davantage. Il serait donc sage de prévoir, même si ce changement n'était pas dans leur objectif final, de se donner davantage de véritable "chance" pour que leur clandestinité sur le sol français, prenne fin, en montrant notamment leur volonté à essayer de s'intégrer dans le paysage français. Donc dans l'immédiat, ne plus vouloir tenter la traversée de la Manche, sur une embarcation de fortune, qui très souvent, se termine par un autre échec.

Il sera néanmoins possible, notamment pour ceux et celles qui n'ont pas d'attaches familiales en Angleterre, de rejoindre plus tard ce pays, dans des conditions beaucoup moins risquées. Mais pour tous les autres qui souhaitent rester en France, afin d'obtenir d'abord et plus facilement une carte de séjour provisoire, il sera nécessaire de multiplier les efforts organisés d'insertion, et ensuite les faire reconnaître au maximum.

Le 9 novembre 2021, Anaïs Vogel et Ludovic Holbein, ont publiés un communiqué de presse rappelant succinctement les motifs de leur grève de la faim depuis 30 jours à l’église Saint-Pierre à Calais. Dans ce texte publié, ils ont rappelé aussi que leur action était soutenue par 180 associations et plus de 50 000 citoyen(nes).

Ce communiqué annonçait surtout qu'à ce stade, les annonces du gouvernement, faites par la voix de M. Leschi, ne répondaient absolument pas à leurs revendications. Le quotidien des personnes exilées reste insupportable : les expulsions de campements et la destruction des effets personnels avaient à ce jour, toujours cours, des centaines de personnes restaient privées d’accès aux services de base (alimentation, eau potable, hygiène...), trois personnes avaient perdu la vie la semaine précédente.

Selon eux, les mesures annoncées par les autorités les jours précédents n’auraient de sens que lorsque les traitements inhumains infligés aux personnes exilées cesseront. Ils avaient écrit au Président de la République le 4 novembre. Ils lui avaient demandé qu’un dialogue sur la base de leurs revendications s’instaure au plus vite et au plus haut niveau. A ce jour, ils n'avaient reçu aucun retour. Ils lui avaient rappelé que des vies étaient entre ses mains.

Enfin, ils lui avaient rappelé qu'ils étaient extrêmement déterminés et attendaient des décisions à la hauteur de leurs revendications dans les plus brefs délais.

Selon moi, il faudrait mettre en œuvre plusieurs solutions. A court terme, il faudrait que les demandes des grévistes soient satisfaites : la suspension des expulsions et des confiscations au moins le temps de la trêve hivernale, et la reprise d’un dialogue réel entre pouvoirs publics et associations pour réfléchir à des solutions de long terme. Les solutions de long terme sont de différents ordres : il faudrait suspendre l’application du règlement de Dublin, donner de la latitude pour l’examen des situations de certains déboutés afin de favoriser leur régularisation, et par ailleurs négocier avec nos voisins britanniques des voies d’accès légales. 

Je constate comme d'autre, que le gouvernement ne veut pas entendre ces demandes. Il y a plusieurs explications à cela : le rapport de force avec la Grande-Bretagne n’est pas en notre faveur, nous sommes également dans un contexte de durcissement de la politique migratoire, sur fond d’échéances électorales, et non sur des bases de bon sens. Le gouvernement agite le spectre de l’appel d’air, ce qui empêche une réelle réflexion sur des solutions pour mettre fin à cette situation indigne pour les personnes qui la subisse.

Puis, c’est un changement complet de paradigme dont nous avons besoin à la frontière franco-britannique, et de manière plus générale, cette politique n’est pas nouvelle. C’est la poursuite de 30 ans d’inhospitalité et de déni de réalité. C’est un changement complet de paradigme dont nous avons besoin à la frontière franco-britannique. Un début serait la fin du harcèlement et des violations des droits fondamentaux.

Suite à tous ces efforts et ces sacrifices, il faut admettre que la déception subie était malheureusement prévisible.

En effet, la suite malheureusement inutile de cette "confrontation locale" semblait prévisible, et malgré cet échec, mes efforts pour aider les migrants continuent. Les deux militants associatifs de Calais en grève de la faim depuis le 11 octobre 2021, en soutien aux migrants ont annoncé "Fatigués et en colère", le 17 novembre 2021, la fin de leur action, pointant l'absence d'écoute des responsables politiques. "Nous n'avons plus la capacité de lutter à travers la grève de la faim. C'est pourquoi nous avons décidé aujourd'hui d'y mettre un terme", ont déclaré Anaïs Vogel et Ludovic Holbein, lors d'une conférence de presse dans l'église Saint-Pierre de Calais, après 38 jours sans s'alimenter. "Nous sommes fatigués et en colère. Nous ne sommes pas écoutés. Le dialogue est fermé", a déclaré Ludovic Holbein, pull en laine, bonnet noir et épaisse barbe grisonnante. Les larmes aux yeux, amaigrie, Anaïs Vogel a ensuite affirmé qu'elle avait "honte des hommes et des femmes politiques qui nous gouvernent". "Ils se foutent vraiment de notre gueule", a-t-elle ajouté.

Les militants ont évoqué un courrier du ministère de l'Intérieur leur indiquant qu'il ne serait "pas donné suite à leur demande d'un moratoire des évacuations" pendant l'hiver. "Votre engagement extrême est le reflet d'une sincérité qui mérite considération", y écrit aussi le directeur de cabinet de Gérald Darmanin.

Didier Leschi, le médiateur dépêché par le gouvernement a réagi auprès de l'AFP "la radicalité de ce mode d'action ne favorisait pas un dialogue serein. Désormais, un dialogue constructif doit se poursuivre", a-t-il ajouté, précisant ce jour-là, qu'il retournerait à Calais "début décembre suivant". Plusieurs centaines de personnes, en majorité des militants associatifs, de partis de gauche ou syndicalistes, avaient manifesté le 13 novembre précédent pour soutenir les grévistes. Le traitement des migrants, qui affluent sur le littoral des Hauts-de-France dans l'espoir de rallier le Royaume-Uni, cristallise les critiques des associations et responsables humanitaires, ainsi que d'élus depuis des années. Le mardi suivant, le principal campement de Grande-Synthe (Nord), environ un millier de migrants a été évacué : une majorité d'entre eux ont été "mis à l'abri, à l'écart du littoral, dans des centres d'hébergement", selon la préfecture du Pas-de-Calais. Depuis 2020, les tentatives de traversées à bord de petites embarcations se multiplient, attisant les tensions entre Paris et Londres.

Après cette nouvelle déception, je pense toujours que la première action pour un étranger en France, et qui souhaite sortir de la clandestinité, est d'obtenir un logement, puis de parvenir à obtenir son indépendance financière. Certes, ces premiers objectifs sont souvent très difficiles à atteindre, mais avec de la persévérance, couplée à une bonne organisation, il faut savoir saisir les opportunités, qui en échange d'une simple bonne foi, permet d'obtenir les réponses adaptées, après avoir de frapper aux bonnes portes, actions auxquelles je pouvais aider, ce projet peut devenir réalisable.

Mais dès aujourd'hui, même si ce changement s'imposera dans les choix, je suis conscient que les migrants n'ont pas la même notion du temps que les Occidentaux, et que leur hésitation perdura au moins six mois voir beaucoup plus.

Il faudra donc me cantonner durant six mois ou plus, à l'animation, un après-midi par semaine, à l'accueil de jour à Calais, de l'atelier "autonome". La continuation d'apprendre aux intéressés, durant trois après-midis par semaine, les principales expressions françaises nécessaires chaque jour, et sans devoir s’inscrire dans un cycle d’alphabétisation classique, pourra s'organiser en gérant le planning de chaque bénévole compétent(e). Ensuite, les demandes pour l'animation d'un atelier d'alphabétisation plus complet, devrait s'imposer.

En attendant, la teneur de mon projet pourra continuer de s'étoffer, afin de pouvoir le mettre en application, dès la fin de l'année 2022. De même, je pourrais ainsi multiplier mes connaissances envers un public africain, mais aussi vers d'autre communautés en souffrance, et ayant quitté leur pays. Parmi celles-ci, une participation vers le soutien de ces populations marginalisées par notre société, à l'extérieur du centre calaisien, mais en restant dans la ville de Calais. De même, mais lors d'autres jours, des participations à des séances d'information administrative dans différentes équipes du Secours catholique du département.

Mais tout cela était sans compter sans les fondements du Secours catholique qui emporté dans mon élan de vouloir bien faire, me les ont trop vite faits oubliés, et qui devaient se joindre aux manques de soutien collectif de cette association à Calais.

Après des mois d'investissement personnel dans ce centre, situé à plus de 40 kilomètres de chez moi, quelques jours avant Noël 2021, je suis déçu de constater, que le secours catholique de Calais ne correspond pas du tout à mon projet d'enseigner bénévolement le français, avec des possibilités d'utiliser éventuellement des méthodes nouvelles. Je n'avais pas pris ce type de décision avant, car je continuais d'espérer. Mais plus de deux mois passés réellement dans ce centre de Calais, et notamment après l'entretien du 27 janvier, j'ai compris que mes espoirs d'antan resteraient des rêves ne correspondant pas aux méthodes de ce centre, qui est de se limiter aux aides de premières nécessités. Effectivement, la priorité de cette structure pour les migrants est de satisfaire à des besoins primaires, puisque ces personnes sont en transit sur notre sol avant de rejoindre l'Angleterre.

Mais ce jour-là, j'ai insisté afin qu'il n'y ait pas d'incompréhension, que je comprenais parfaitement que ces besoins d'urgence soient satisfaits, je ne les ai d'ailleurs jamais remis en cause, mais je recherchais un autre bénévolat. En effet, il est compréhensible que le besoin d'apprendre notre langue pour s'établir en France ne corresponde pas aux migrants clandestins accueillis. J'ai donc eu tort de ne pas voir ce qui était déjà évident en septembre 2021. Toutefois, je ne regrette rien, car mes expériences dans ce centre m'ont appris beaucoup sur un fait de société qui interroge souvent. Toutefois, je dois remédier assez rapidement à ce changement de parcours.

Après un entretien avec la responsable de la M.E.R, en janvier 2022, elle a admis que j'avais compris que mes compétences n'étaient pas reconnues au Secours catholique de Calais, et que je refusais de faire 85 kilomètres pour aller beurrer des tartines ou servir du café. Je lui ai dit plusieurs fois ce jour-là, que j'estimais que ce type de bénévolat était nécessaire, mais de préférence, il serait plus judicieux d'utiliser les compétences disponibles localement, aux taches adaptées. Je n'ai pas "baisser les bras" pour autant, j'ai simplement pris le recul nécessaire, car cette autre déception confirmait que je devais maintenant faire le bon choix.

Cependant juste après ce désaveu, et face des évidences ne me permettant pas d'évoluer dans ce projet prévu depuis octobre 2021, je dois envisager de modifier le parcours qui me permettra d'aider les migrants concernés tout en rendant ce projet réalisable. Je suis depuis plus d'un mois, conscient qu'au Secours catholique de Calais, même si elle est indispensable pour les bénéficiaires, l'aide aux migrants se limite actuellement à une aide provisoire et trop limitée, avant d'atteindre l'Angleterre voisine. Même si je continu à vouloir être utile, j'éprouve moins le besoin d'aller dans ce centre, et je me refuse de faire plus de 80 kilomètres, plusieurs fois par semaine, pour effectuer un bénévolat que je peux faire beaucoup plus près, et donc plus fréquemment.

Après réflexion, quelques semaines après, j'ai rappelé à une institution près de chez moi, que depuis très longtemps, je suis intéressé à participer à un plaidoyer en faveur de l'émigration, notamment africaine. Il y a quelques années, sur la recommandation d'une personne engagée, aujourd'hui décédée, j'ai été candidat dans cette institution à seulement quelques kilomètres de chez moi, pour donner bénévolement des cours d'alphabétisation. A l'époque, cette candidature n'a eu aucune suite, parce qu'il avait suffisamment d'enseignant(e)s dans ce domaine, dans cette institution nationale près de l'audomarois.

Mais aujourd'hui, j'abandonne désormais l'idée d'enseigner la langue française dans un collectif, mais je considère opportun de faire bénévolement dans ma région, ce que jadis, j'ai fait durant cinq mois dans un pays d'Afrique, soit animer bénévolement un atelier pour l'initiation informatique, pour des exilé(e)s.

Cette fois, cette institution nationale saisi l'opportunité offerte bénévolement, mais ne peut toujours pas accéder à ma demande d'aider bénévolement à la rédaction d'un plaidoyer, parce qu'elle considère cela inutile.

J'ai pris acte de ce refus, et me suis adressé à une ONG internationale reconnue, qui après des tests réalisés à Lille, a su saisir l'utilité de cette occasion pour me confier la rédaction de textes qui permettent de mêler la migration des étrangers, avec l'actualité française ou étrangère. Je n'en demandais pas d'avantage pour terminer mes études sur la migration africaine. Depuis je vais régulièrement à Lille débattre et déposer mes articles, et participe à de courtes expéditions sur le "terrain", afin de rester en phase avec ce fait de société présent partout dans l'hexagone.

A ce jour, cette méthode continue de me satisfaire, et elle ne m'empêche non plus de rester membres de l'équipe de St-Omer du Secours catholique, pour accueillir les familles nécessiteuses qui s'adresse à cette autre institution.

Les mois ont passés et mon inscription en octobre 2021, au réseau "WhatsApp" de l'équipe de Calais me démontrent encore à ce jour, que la préoccupation essentielle de cette équipe de bénévoles, est de se donner bonne conscience, en allant aider des gens qui n'apprécient la France que pour obtenir l'aide temporaire qu'elles ont besoin, lors de leur passage en France.

Je comprends sans le partager, cette forme de soutien hors la loi, car moi, je préfère faire des efforts pour des étrangers (francophones ou anglophones), qui optent pour une intégration en France, quitte à devoir les multiplier, pour les assister à y parvenir.

Je persiste donc à croire, que j'ai les valeurs correspondantes, et que je peux être utile à la fois aux personnes défavorisées, et aux personnes étrangères souhaitant s'intégrer sur notre sol.

De nombreux responsables du secours catholique envahis par leurs certitudes ne l'ont pas admis, mais d'autres bénévoles membres de cette institution, sont souvent confrontés aux réalités du "terrain", et savent reconnaitre les opportunités disponibles qui peuvent les aider à accomplir correctement leur mission.

 

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17 mai 2022

Volet 2 du blog pour le SC en 2022

Mon intérêt pour les Africain(e)s, m'a très vite permis de rejoindre "le groupe international" de la délégation d'Arras du Secours catholique, qui s'occupait notamment du partenariat avec le groupe Caritas au Togo que je connaissais assez bien.

Il m'a même été possible de rencontrer plusieurs fois la responsable togolaise de cette identité du Secours catholique au Nord de ce pays africain. En effet elle est venue à Arras, passer un peu plus d'une semaine dans cette délégation, dans le cadre de ce jumelage.

J'ai échangé assez longuement avec cette jeune femme togolaise prénommée "Hélène", qui m'a notamment apprise qu'il existait dans cette région des Savanes, de nombreuses actions intéressantes que je pourrais découvrir sur place en y allant.

Comme je prévoyait de passer deux mois au Togo, dans le cadre de mes missions humanitaires habituelles, j'avais accepté de me rendre prochainement au Nord du Togo, et d'y remettre également des livrets imprimés à Arras, pour des prisonniers à Dapaong, près de la frontière avec le Burkina-Faso. Donc ensuite, je partais dans ce petit pays d'Afrique de l'Ouest, encore plus confiant que les années précédentes.

Mais très vite j'ai "déchanté". Arrivé sur place depuis quelques jours, j'ai reçu un mail de la délégation du Secours catholique d'Arras, précisant qu'elle n'avait plus besoin de moi, et qu'il m'était désormais inutile d'aller à Dapaong. J'ai été très bouleversé par cette nouvelle vraiment inattendue, et après réflexion, j'ai enfin compris ce que je ne pouvais pas comprendre auparavant, mon manque d'adhésion dans cette association religieuse à des pratiques trop laïques pour elle, ne correspondait pas à l'image qu'elle voulait véhiculer dans ce pays.

Ne souhaitant toujours pas modifier mon point de vue sur ce que je ne croyais pas, je continuais même de retour en France, à malgré tout respecter les croyances des autres.  

Mais pour moi, une promesse est une promesse, et j'avais décidé de ne pas tenir compte de ce considérais comme une décision fantaisiste.

Néanmoins, le lendemain de mon arrivé dans le "Litimé" une région verte située à 280 km de Lomé la capitale du Togo, j'ai appris à mon ami dans un village de cette région, parfois nommé "le grenier du Togo", que Caritas-Togo active principalement des actions de développement dans l'OCDI de Dapaong, qui est dans le nord de ce pays, et que je prévoyais d'y aller dans les semaines suivantes.

En janvier 2016, après un long voyage fatiguant, je rencontrais Hélène qui m'attendait. Dès le lendemain, elle me faisait découvrir des personnes intéressantes qui était actrices dans les actions de développement de cette région du Togo, beaucoup plus musulmane que là d'où je provenais.

J'ai aussi assisté mais par curiosité, bien plus que par conviction, car je me devais de voir un rassemblement religieux. En effet je savais déjà que dans toute l'Afrique, contrairement à la France, il n'y a pas de séparation de l'église et l'état, et que par conséquent, ce continent donne vraiment beaucoup d'importance aux religions, même quotidiennement.

J'ai donc ainsi assisté assez tôt dans la matinée, à une messe à la basilique de Dapaong où j'ai vraiment été surpris, car malgré la grande taille de l'édifice religieux, une foule importante se devait de rester en dehors de la basilique.

Puis l'après-midi, après la sieste, car personne ne prend de rendez-vous avant 15 heures, et durant de longues heures, j'ai pu aussi dialoguer avec l'Aumonier de la prison de Dapaong, qui est le centre pénitentiaire de cette région du Togo. Durant cette rencontre agréable, j'ai en outre appris les conditions de vie lamentables et souvent inhumaines des personnes incarcérées dans ce pays.

Le jour suivant, j'ai passé beaucoup de temps avec un groupe de femmes issues de différents quartiers de cette ville de Dapaong, qui pour répondre à des besoins évidents de propreté de leur ville et de tous les corolaires qui l'entoure, ont créées une association qui permet de rendre cette ville plus propre, d'éviter des maladies infectieuses à leur famille, tout en s'assurant un revenu. Cette rencontre m'a beaucoup marqué !!!

Dans la longue discussion qui m'a passionnée, j'ai beaucoup mieux compris la motivation de ces quatre-vingt-deux femmes (toutes n'étaient pas présentes à cette rencontre), ayant une vie très difficile, notamment pour le nettoyage des rues, sur la découverte en commun d'un travail rémunéré, et sur l'impact de la solidarité féminine. Elles m'ont aussi raconté comment elles sont progressivement arrivées à comprendre l'intérêt de l'hygiène collective et son influence sur la santé de leur famille et de leur quartier. Elles m'ont parlé de la joie qu'elles ressentent d'être regardées "comme des femmes qui travaillent" et du respect qu'elles inspirent.

Dans la discussion intéressante lors de ce très long entretien suivi d'une visite des lieux, j'ai aussi retenu certains propos comme :

"Monseigneur Hanrion, évêque du diocèse de Dapaong a mis en pratique sa pensée qui est : "l'annonce de la parole de Dieu ne peut passer que par le développement" en créant le centre formation rurale de Tami puis celui d'Ogaro, tous deux près de Dapaong.

Myriam, une des deux bénévoles qui ont permises cette action, a été infirmière, et après de longues années passées en hôpital, elle a obtenu une retraite du service public en 2008 qui lui a permis de réaliser son "rêve" : partir et mettre ses compétences au service d'une cause humanitaire. Elle a mis tout en œuvre pour atteindre cet objectif. Elle est retournée sur les bancs de l'école pour une formation sur les maladies tropicales et la gestion de projets en santé communautaire.

En novembre 2013, au centre de Tami, Myriam projette la création d'unepremière Association des Femmes pour la Promotion de l'Hygiène (AFPHY). Ce projet inclut le ramassage des ordures ménagères, leur tri, la fabrication du compost et l'utilisation de ce compost dans la fertilisation des terres agricoles. Ce projet a d'abord été présenté à la population locale d'un quartier afin de présenter ce projet sur le ramassage des ordures, le tri sélectif et la valorisation de ces déchets. Projet qui serait effectué par des associations de femmes sous la responsabilité des comités de quartier (CDQ) et ceci à leur demande. Il était aussi nécessaire, afin de rémunérer les femmes, de mettre en place un système d'abonnement et de recueillir l'accord de la population pour que le projet puisse exister et perdurer.

Plus tard, Myriam a pris des contacts pour obtenir de la mairie, dans chaque quartier, un terrain qui servirait de décharge intermédiaire. Elle a également négocié une aide financière.

De fil en aiguille, à la suite d'avatars, d'imprévus, de rencontres bouleversantes, Myriam est parvenue à grouper des femmes autour de ce projet qui lui tenait vraiment à cœur : les former à l'assainissement et les aider à sortir de leur pauvreté par la valorisation des déchets.

Les besoins dans ces domaines sont criants : En parcourant la ville de Dapaong dans tous les sens, Myriam a été frappée par sa saleté. Il y avait des ordures partout, les caniveaux bouchés par ces déchets, le lit des rivières qui servait de décharge et les enfants jouant dedans. Elle a réfléchi, beaucoup discuté avec les responsables de quartier et ceux de la mairie, demandé conseil et ensuite, la première association féminine pour ramasser et trier les ordures, a vu le jour trois mois après son arrivé. Par la force des choses, sont venues des femmes très pauvres, sans aucune ressource, pour qui ce travail a été une bouée de sauvetage.

On ne peut pas imaginer comme ce travail est dur, et pourtant elles l'ont pris à bras le corps, elles se sont battues contre leur mari ou leur famille pour continuer, et maintenant elles sont localement "célèbres" !

Ces 82 femmes sont actuellement dispersées dans six quartiers différents et elles ne passent pas inaperçues avec leurs blouses bleues. De plus, beaucoup se sont souvent jointes à elles pour sensibiliser les élèves des écoles. Ça faisait réfléchir les enfants de voir ainsi leur maman ! Et fréquemment, celles-ci ont donné de bonnes idées. En dehors des tenues qui leur plaisaient beaucoup, les blouses bleues, les chapeaux de paille, les gants, les masques, le reste du matériel pour transporter les ordures, seaux et brouettes, étaient moins appréciés. Elles auraient de loin préféré être motorisées. Sans compter qu'une fois sur la décharge, il restait encore tout le tri à faire : passer toutes les ordures sur une table grillagée, ce qui n'est pas une mince affaire !

A propos de la tenue, les responsables et Myriam ont choisi la couleur bleu vif des blouses pour qu'elles se voient de loin, avec le slogan écrit au dos de la blouse "quartier propre, meilleure santé pour tous". Elles ont été confectionnées par les couturières des quartiers au fur et à mesure de la création des équipes. Le matériel a été acheté en suivant le même rythme et le tout a été financé par une ONG importante.

Trois sessions de formation ont été dispensées avant chaque mise en place d'un groupe de femmes : formation à l'hygiène, formation au tri sélectif des ordures, à la fabrication du compost ainsi qu'à la gestion des fonds récoltés. Toutefois, selon elles, Myriam était persuadée que c'est sur le terrain que ces femmes ont acquis leurs compétences.

Une charte engage les groupes à ramasser les ordures chez les particuliers ou les services (banques, etc…), moyennant un abonnement. A cela, s'ajoute le tri sélectif qui devient une source de revenus supplémentaire pour les femmes : l'aluminium des canettes et la ferraille sont transformés localement par des petits artisans en casseroles et autres ustensiles de cuisine. Le gravillon est vendu à des maçons, les déchets verts et alimentaires servent à faire du compost qui peut être acheté par des maraîcher, ou bien fertilisera leur propre récolte. Elles ont même confectionné quelques trousses avec des plastiques de récupération !

En Afrique, les femmes se réunissent pour travailler ensemble, car elles ont bien compris que, seules, elles n'avaient aucun pouvoir, aucune autonomie. Même à l'heure actuelle elles dépendent soit de leur mari soit des hommes de la famille, père, frère, ou de la famille du mari si elles sont veuves.

En 2014, la mairie de Dapaong avait déjà promis à toutes ces femmes d'être les premières embauchées lors de la mise en place du ramassage et du traitement municipal des ordures sur toute la ville. Ce serait la concrétisation de leur rêve : avoir un vrai travail et être payées régulièrement.

En parallèle, dès 2013, il a semblé important à Myriam, de créer un comité de pilotage qui encadrerait les femmes de toutes les "AFPHY" pour les aider et les soutenir, afin de défendre leurs intérêts dans leurs différentes avec la Mairie, le service assainissement, les éventuels financeurs comme l'UE, etc…

La composition de ce comité a beaucoup été étudié, pour que les membres ressources viennent d'horizons totalement différents, afin de lui assurer une très grande ouverture : un président sociologue, deux trésoriers, un agronome, un représentant de la Mairie, un journaliste, un membre de la croix rouge. La séance inaugurale du comité a eu lieu en septembre 2013, lors d'une réception en présence du maire et de quelques conseillers municipaux.

Dans un document que j'ai lu, Myriam a écrit : "Ces femmes qui m'ont bouleversé, ont une vie de souffrance, elles n'ont rien, elles sont sous le pouvoir des hommes, elles ne sont pas considérées, mais, dès qu'on leur donne une chance, elles font tout pour s'en sortir.

Elles, elles ont très souvent entre quarante et cinquante-cinq ans, elles sont seules avec des enfants ou des petits-enfants à élever, elles sont illettrées et n'ont rien connu d'autre que la pauvreté et la précarité. Et pourtant, elles sont souvent gaies, je les entends souvent chanter et plaisanter, même quand je voie que ces femmes étaient épuisées. Elles sont persuadées que ce travail va leur apporter ce qui leur a toujours manqué : la stabilité et le respect des autres. Je voudrais que tout le monde le sache, qu'on se rende compte que c'est par des femmes comme ça que l'Afrique va s'en sortir. Elles me font penser aux femmes de ma famille qui ont dû lutter pour sortir de la pauvreté et élever leurs enfants correctement. C'était la génération de nos grand-mères et regardez où nous en sommes maintenant. Ce n'est pas idéologique. Je suis persuadé que c'est par les femmes que les sociétés se développeront.

La Pédiatrie, c'est le premier hôpital pour enfants créé par Monseigneur Hanrion en 1970. Il est tenu par les Sœurs Hospitalières et, comme tous les hôpitaux et dispensaires au Togo, il ne désemplit pas : prématurés, paludisme, bronchites, maladies de la peau, toutes ces maladies du manque d'hygiène toujours, de la pauvreté souvent. Et bien sûr le sida. Il y a quatre-vingt lits, deux médecins permanents, une dizaine d'infirmières et de soignants, du personnel de service, peu à ma connaissance, tous Togolais, Béninois, Burkinabés ou Ivoiriens. Les Africains sont toujours en mouvement, dans tous les secteurs, dans toutes les régions francophones. En été, des spécialistes Européens, prothésistes, cardiologues, ophtalmologistes, viennent épauler les médecins, surtout pour l'opération de la cataracte, très répandue."

Lors de cette rencontre, les femmes présentes ont très souvent répondu à mes questions, parce qu'elles avaient comprise que je m'intéressais à ce qu'elles faisaient, et été assez fières de me montrer, ce que leur action apportait à leur milieu.

L'une de mes interrogations a été : Qu'est-ce qui vous a décidé à faire ce travail ?L'uned'elles m'a répondu :

"Parce que c'est bien d'avoir une ville propre. Au début, cela s'est mal passé, parce que les gens nous faisaient honte et maintenant, ils cherchent à nous connaître personnellement. Si certains nous félicitent, d'autres disent qu'une jeune fille ne devrait pas faire un travail aussi sale et, nous on répond qu'on veut arranger le pays en commençant par notre quartier. Ils parlent et nous on s'en fiche, parce que nous, on veut éliminer les maladies. D'autres nous disent qu'ils sont contents de nous payer pour ce travail, et des femmes cherchent à savoir comment on travaille pour faire un groupe comme le nôtre dans leur quartier et dans leur maison."

Je poursuis en lui demandant de me raconter ce qu'elle fait dans la journée. Vous vous levez le matin …

"On se lève, je réveille les enfants, je les lave je les habille, je les fais manger et je les emmène à l'école. Mon mari, quand il se lève, il va s'occuper des poules et regarder le champ, il se lave et il part au service.

Quand les enfants sont à l'école, je fais le ménage et prépare le repas pour midi. Le lundi et le jeudi, je vais ramasser les ordures avec mon équipe et les autres jours, si j'ai des clientes, je leur fais des tresses.

On se débrouille pour nourrir les enfants. Avec mon travail de tresseuse, je gagne pour acheter le maïs et mon mari, me donne pour payer des choses pour les enfants. Le travail de tresseuse me prend entre deux ou trois heures et je peux gagner 500 F.

A la fin de la journée, je vais chercher les enfants. Comme je suis allé jusqu'en 4ème, je peux faire réciter leurs leçons, les aider pour les devoirs et je leur montre comment on écrit. Mon mari rentre à 19 h, je vais chercher de l'eau au marigot, et il va se doucher. Il me donne de l'argent pour acheter à manger et je fais le repas."

J'ajoute : Vous mangez tous ensemble ?

"Oui, on mange tous les quatre ensemble (ce qui n'est absolument pas la pratique dans les familles africaines). On se raconte ce qu'on a vu dans la journée ou si quelque chose est important. Par exemple, des fois, les femmes ne payent pas pour les tresses, mais on ne peut pas crier parce qu'on va perdre une cliente, alors on demande "un peu un peu" chaque fois et on est payé. C'est pareil avec les abonnés qui trainent pour payer à la fin du mois. Je raconte ça à mon mari et il me dit de continuer."

J'ajoute aussi : Et vous personnellement, dans votre tête et dans votre cœur, qu'est-ce qui a changé ?

"Beaucoup de choses ont changé pour moi. Avant on ne savait pas qu'il fallait nettoyer autour des latrines. Si on ne balaie pas partout et qu'on laisse de l'eau dans le caniveau, il y a des moustiques et beaucoup de paludisme. Depuis que je nettoie chez moi, on n'a pas eu le palu dans la famille.

Je vois beaucoup de personnes avec qui je dois parler français et c'est bien. A l'école du village, c'était seulement le moba, mais en ville il faut savoir le français pour communiquer quand on travaille."

J'ajouteégalement : Qu'est-ce qui vous donne le plus de joie ?

"C'est de travailler, ça m'apporte beaucoup de joie. Maintenant mon quartier est propre et je suis très contente, parce que les gens disent que c'est grâce à nous et ils me respectent. Il y a des gens qui me disent "on est en richesse de vous".

J'ajouteégalement : Votre mari, qu'est-ce qu'il pense de ça ?

"Avant qu'on commence, il n'était pas content. Il me disait que ce n'était pas à moi de faire ça. Je lui ai dit qu'arranger notre quartier, notre pays, c'était important, que j'étais contente de le faire et en plus j'étais contente de travailler. J'ai dû parler, parler, parler, jusqu'à qu'il comprenne. Maintenant, il voit que le quartier est propre, il n'y a plus de moustiques, il y a de l'ordre et il me félicite.

Il me dit de ne pas laisser ce travail, de continuer et petit à petit on verra comment notre pays va devenir. Avant il ne savait pas, il me grondait et maintenant il est fier."

J'ajouteégalement : Vous avez des frères et des sœurs, qu'est-ce qu'ils en pensent ?

"Mes frères c'était pareil "tu es allée jusqu'en 4ème et tufais ce travail ?", mais maintenant ils ont compris. Chez eux, il y a toujours le palu. Et comme je gagne un peu d'argent, je peux acheter du savon pour ma mère. Ce sont des choses qui comptent. Mes sœurs me félicitent et elles cherchent à venir avec moi, mais on n'a pas encore assez d'argent pour créer un autre groupe et acheter du matériel."

L'entretien a duré presque deux heures. Il est 11 heures, la chaleur est accablante, la file d'attente devant la Pédiatrie n'a pas diminué. Les vendeuses d'eau en pochette plastique à 10 F essaient de gagner quelques sous. Elles ne viennent jamais vers moi, elles savent que les blancs ne boivent que de l'eau capsulée.

Une autre femme présente ajoute :

"Quand tanti Myriam est venue, elle cherchait 15 femmes pour faire le ramassage des ordures dans le quartier. J'ai commencé à travailler parce que la propreté c'est la responsabilité des femmes, c'est pour nous et nos enfants, afin que tout le monde soit en bonne santé.

On nous a appris à travailler avec les autres, des notions de santé que nous ne connaissions pas et l'argent en plus. On se retrouve deux ou trois fois par semaine et on travaille mieux ensemble. Si on tombe malade, il y a de l'argent dans la caisse pour nous aider. Maintenant, on est plus solidaire.

Avant on souffrait beaucoup, maintenant ça va mieux. Je peux payer l'écolage d'un enfant. Je peux aider mon mari. On a tous une meilleure santé et ça m'a appris à prendre soin de mon corps. Je ne savais pas que, si on ne se lave pas tous les jours, on évite les maladies, et maintenant on se lave tous, tous les jours, avec du savon et pas seulement avec de l'eau. Avec ce que je gagne, je peux acheter du savon pour tout le mois."

Je luis demande de compléter un peu en précisant : Est-ce que vous avez changé, dans votre tête, dans votre cœur ?

"Ça m'a donné la patience, ça me fait réfléchir comment répondre à l'homme. Quand on est ensemble dans un groupe, il faut réfléchir à ce qu'on va faire, on en discute, on essaie de comprendre ce qu'on veut et pour ça il faut être patient et ne pas répondre tout de suite. Moi, avant, je n'avais jamais travaillé dans un groupe et je ne savais pas qu'il fallait écouter avant de dire quelque chose.

J'ai aussi appris à travailler avec la société : la mairie, les écoles, les commerçants. Avant, avec les commerçants, on allait pour acheter, maintenant on y va et on leur propose des choses, on leur demande de grouper leurs ordures. Avant on aurait crié, maintenant on leur dit que s'ils les groupent, ce sera propre plus vite, et certains sont d'accord et ils nous respectent. Surtout quand on y va à deux ou à trois, avec nos blouses, et les gens nous parlent gentiment et nous demandent comment ça va et nous font des compliments. La mairie nous connaît et ils ont dit qu'ils nous aideraient. Maintenant, s'ils ont besoin qu'on vienne nettoyer en plus, ils nous payent un peu, pour le savon. Avant, ils ne payaient personne. C'est tanti Myriam qui les a obligés."

"L'argent nous aide à cultiver le champ, à bien utiliser le compost. On a aussi appris que le compost est plus riche que l'engrais et on fait des économies puisque c'est nous qui le produisons avec les ordures qu'on ramasse.

On sait pourquoi il faut trier les plastiques et le verre à part. On sait que le plastique est dangereux pour les animaux. Avant, quand les animaux mouraient, on croyait que c'était parce qu'il y avait un sort. Maintenant, je sais que c'est le plastique qui gonfle et qui les étouffe.

Des fois mon mari me bat. Quand il n'a pas de travail, il passe la journée au cabaret et, quand il rentre, il veut de l'argent et si je ne lui en donne pas, il me bat un peu. Il me bat mais pas trop fort et pas souvent. Avant je battais les enfants, mais maintenant, j'ai compris qu'il ne faut pas et des fois, mon mari comprend qu'il ne faut pas nous battre. Des fois, on discute et ça s'arrête.

Depuis que je travaille, j'ai un peu plus d'argent, alors je lui en demande moins et on ne se dispute plus. Et puis je discute avec les femmes de mon groupe et on se console. On se parle, on prend un peu du pécule de la cagnotte et on fait une petite fête, on achète des beignets et du tchapalo et on reste un peu ensemble. Avant, j'étais toute seule dans la cour, et j'attendais que les enfants reviennent de l'école. Maintenant j'ai un peu d'argent alors j'achète des petites choses au marché et je les vends dans le quartier.

Des petites choses, un peu de savon, des oignons, des tomates, ce que je trouve qui n'est pas cher, et je revends avec un petit bénéfice."

J'ajoute également : Comment voyez-vous votre avenir et celui de vos enfants ?

"On essaie de garder un peu d'argent pour les enfants, mais c'est difficile. Mon mari qui est chauffeur, ne gagne pas tous les jours, seulement s'il a des clients à livrer. Il me donne de l'argent pour la sauce (petits poissons, et légumes, base de la nourriture), le maïs, l'eau et le savon. C'est lui qui paye l'écolage. C'est lui qui fait les courses, il ne me donne pas d'autre argent."

Je lui ajoute aussi : Qu'est-ce que vous aimeriez que je retienne aussi, de cette rencontre ?

"Il faudrait que les hommes soient plus gentils avec les femmes. Les femmes africaines souffrent beaucoup. Il y a beaucoup de dépenses : si tu n'as pas d'argent, tu n'auras pas d'eau propre, tu n'auras pas à manger et tu ne pourras pas te soigner. Si tu as un enfant malade et que tu n'as pas d'argent, ton enfant va mourir."

Lors de cette rencontre j'ai eu aussi à gérer des propos parfois difficiles à maitriser, car comme ces femmes étaient toutes contentes de s'apercevoir que je m'intéressais à ce qu'elles faisaient, elles s'exprimaient parfois dans une ambiance qui ressemblait à une cacophonie.

Toutefois, je suis parvenu à retenir certaines de ces interventions que j'ai classé par thème :

Il y a eu bien sûr, l'hygiène et la santé

-      "On ne savait pas que le plastique était mauvais dans les champs et que quand il y en avait trop, le grain ne poussait pas."

-      "On ne savait pas que le plastique bouchait les intestins des bêtes et les faisait mourir. On disait que c'était un sort."

-      "Je suis fière d'avoir apporté la santé à ma famille."

-      "On ne savait pas qu'il fallait se laver tous les jours et qu'il fallait bouger pour la santé. J'avais beaucoup de tension et on me disait de faire du sport de temps en temps. Maintenant je suis en meilleure santé, ma tension a baissé (éclat de rire général et renchérissement des gens autour : c'est un travail dur, mais c'est bon pour notre santé)."

-      "J'ai appris la propreté pour moi et les enfants. C'est important de se laver tous les jours, mais des fois l'eau du marigot est vraiment sale. Je peux acheter du savon et ça, c'est une amélioration."

-      "Il n'y pas eu le choléra dans mon quartier cette année."

-      "On fait de la sensibilisation dans les ménages, c'est important pour tout le monde."

D'autres interventions avaient rapport à l'argent

-      Je peux donner à manger aux enfants tous les jours. Je peux leur donner 50 F pour le goûter le matin et c'est la première fois, avant je ne pouvais pas.

-      On n'a pas toujours à demander de l'argent à quelqu'un pour acheter à manger.

D'autres interventions avaient un rapport qui confirmait qu'elles se sentent reconnues

-      Quand on ne passe pas, on nous réclame.

-      Mon mari et mes enfants sont fiers de moi. S'ils n'étaient pas fiers, ils diraient que c'est un travail dégoûtant. Quelques fois, les enfants m'accompagnent, c'est sur le chemin de l'école.

-      Je me suis ouverte aux autres, j'ai appris beaucoup de choses, mes enfants sont fiers de moi.

-      Mes enfants me disent "au boulot" et me demandent de leur raconter ce que j'ai fait dans la journée.

-      Mon mari vient me réveiller le mardi et le jeudi.

-      Je ne suis pas allé à l'école, je n'ai pas appris un métier, maintenant j'ai un petit travail. Deux jours par semaine, je fais comme les autres "qui vont au boulot". Je suis comme les autres.

-      Quand on passe, on nous dit "bon travail les bleues".

-      Au début on se moquait de nous, on disait que c'était un sale boulot, maintenant on nous félicite, on nous réclame.

-      Ce n'est plus un sale boulot, c'est un travail de propreté.

-      Je me lave tous les jours et je lave les enfants. Quand je mets la cuvette sur ma tête, ils disent "maman est émancipée

D'autres interventions montrent que désormais, ces femmes ont une vie sociale

-      Il y a un an qu'on s'est connues grâce à l'association, on a de nouvelles relations, c'est un soutien moral et pas seulement dans le travail.

-      Avant je n'avais pas d'occupation, ma vie est plus intéressante.

-      On connaît les autres groupes, on se réunit, on chante, on est solidaire.

-      Si on n'avait pas l'association, on ne serait pas connues, on n'aurait pas échangé des idées, on ne saurait pas comment les autres vivent. On se soutient quand ça ne va pas.

-      J'attends les deux jours pour parler avec les autres, c'est pour ça, que, des fois on vient les autres jours, surtout à la saison des pluies, on se fatigue moins si on vient une fois de plus et on rencontre les autres, le temps passe plus vite.

-      On rencontre les autres, on chante.

-      J'ai appris beaucoup de choses que je ne savais pas, je suis épanouie.

-      Travailler ensemble c'est très fort.

-      On est unies, avant on était seules.

-      Je pense à ma journée et ça se passe mieux, je sais que je vais faire des choses.

-      Avoir des amies ça a changé ma vie, j'oublie que je souffre, je pense que ça va aller de mieux en mieux.

-      On travaille, on est émancipée. Emancipée, ça veut dire que je peux faire un peu plus ce que je veux sans rien demander à mon mari. J'ai inscrit le grand à la bibliothèque du foyer des jeunes, c'est 850 F et j'ai pu les lui donner au début de l'année. C'est l'école qui leur conseille et l'année dernière, je n'ai pas pu payer.

-      On travaille, on a des uniformes et on nous reconnaît. On gagne un peu d'argent et les enfants peuvent aller à des sorties avec les autres, ou acheter des choses pour l'école.

-      Moi je crois que cette association nous donne le souffle de changer de vie.

Mais d'autres interventions montrent aussi que tout n'est pas si facile, ni agréable

-      C'est trop fatiguant, il faut aller vite, quand il pleut les cuvettes sont lourdes, elles glissent, tombent et il faut recommencer.

-      Il y en a qui jettent leurs seaux de merde dans les ordures qu'on va ramasser et personne ne dit rien.

-      C'est le chef du quartier qui doit le faire, mais il ne le fait pas, il s'en fiche. Depuis que tanti Myriam est partie, on n'est pas soutenues, on doit se débrouiller seules.

-      Il y a des abonnées qui ne payent pas et, à la fin du mois, on n'a pas ce qu'on a gagné. Nous on a décidés de passer de temps en temps pour réclamer, et des fois on récolte 100 ou 200 F, c'est toujours ça. Mais c'est comme mendier alors qu'on a travaillé.

-      On va continuer, on a besoin de ce travail. Oui on va continuer, surtout si c'est vrai que la mairie va nous employer lorsqu'il y aura l'autre décharge, on aura un meilleur travail et on aura des tricycles.

-      Et d'autres reprennent en s'interrogeant: Et nous on aura des motos (éclats de rire).

Sur ce dernier point, une femme seule répond à toutes les autres présentes :

Des motos pour transporter les ordures ? Non, pour nous. Toutes les femmes qui travaillent ont une moto. Celles qui réussissent avec l'homme ont des voitures, et quand il va avec une autre, elles n'ont plus rien. Mais celles qui travaillent ont une moto, on les voit passer et elles ont l'air fière(brouhaha général où on veut savoir comment ça se passe en France dans les familles et pour les femmes qui n'ont pas de mari. Les explications ont été un peu longues et compliquées. Car faire comprendre aux femmes africaines comment marche la société en Europe n'est pas une mince affaire !)

Cette rencontre m'a beaucoup apporté et avec ce que j'avais déjà vu et compris dans le monde rural d'une autre région du Togo, j'ai revu assez vite, ce qui aurait pu paraitre une évidence, alors qu'être femme en Afrique et être femme en Occident, peu de choses sont comparables.

Puis les semaines ont passées, et en rentrant en France, je me devais de présenter au "groupe international" de la délégation d'Arras du Secours catholique, un compte-rendu oral de ce que j'ai constaté au Togo. Dans cet exercice, je me suis limité au minimum, car j'avais jadis compris que le développement que je souhaitais pour ces populations africaines ne correspondait pas à ce qui leur était promis. Effectivement, depuis très longtemps j'ai compris que pour avoir la confiance des gens, qu'ils soient français ou étrangers, il fallait d'abord respecter ses engagements.

 

17 mai 2022

Introduction de ce blog

En novembre 2021, j'ai éprouvé le besoin de créer un blog sur les coutumes & traditions africaines que j'étudiais à l'université depuis l'automne 2019 et notamment en dernière année, sur la migration des africains.

Puis en mai 2022, ces sujets n'intéressant que très peu de monde, et m'ayant beaucoup investi au Secours catholique pour d'abord aider les autres, j'ai jugé utile de partager une expérience, un peu hors du commun de celles que vivent habituellement, les bénévoles de cette association.

A ce jour, j'ai passé bientôt sept ans dans une association qui me permet d'aider les autres, ce qui pour moi a toujours prévalu, contrairement à l'image religieuse à laquelle même si la comprends, je n'ai jamais vraiment adhéré.

Mon tempérament à montrer que je ne supporte pas l'injustice, au détriment de conviction catholique, n'a jamais été vraiment admise dans cette association religieuse, et selon les personnes, à des graduations différentes.

Mais cette attitude dont j'ai souvent souffert, et qui montrait le manque de tolérance, ne m'a jamais empêché d'utiliser mon réseau de connaissances pour tenter d'aider les personnes accueillies. En effet même encore à ce jour, les personnes aidées par le Secours catholique ne sont pas dupes, elles savent que ce n'est pas d'abord le Secours catholique qui les aide, mais la personne qui la reçoit et la comprend. L'association à qui elle s'adresse, n'est qu'une identité collective qui lui permet éventuellement d'obtenir ce qu'elle cherche.

Toutes ces années mêlées de bénévolat et d'incompréhension, méritaient une place dans l'autobiographie que je laisserais après ma mort. J'en retrace ici l'histoire.

Etant en retraite, je souhaitais continuer à être utile aux autres, notamment aux défavorisés. En octobre 2016, j'ai approché le Secours catholique par l'équipe de St-Omer.

J'ai tout de suite rappelé que je ne m'adressais pas du tout à cette association, par conviction religieuse, mais pour aider les autres. Bien que d'éducation catholique, depuis le décès de mon père en 1993, j'attache beaucoup moins d'importance à cette religion qui favoris souvent le paraitre au détriment de la vraie justice.

Toutes mes expériences aidant, j'ai été tout de suite été bien accueillis dans ce groupe, et je me sentais à l'aise pour intégrer très rapidement l'équipe d'accueil, qui ensuite, a vite montré que j'avais les qualités requises pour accueillir le public, qui s'adressait à cette association.

J'appréciait donc les valeurs humaines qui étaient partagées par les "offrants" et les "demandeurs". Toutefois, j'ai très vite compris que c'était d'abord l'aide financière qui provoquaient ces rencontres.

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